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[Live report] Florent Marchet à la Gaîté Lyrique
Nous étions au 104 le 11 avril, dans la fusée-concert Bambi Galaxy : toujours fidèles à notre gourou, nous avons réitéré l’expérience cosmique le 5 novembre à la Gaîté Lyrique. Une douce lumière, une soucoupe, une voix, un voisin… une soirée magique.
« Nous sommes du ciment / Nous sommes du métal / Chauffé à blanc / presque animal », les paroles de Florent Marchet nous transportent toujours jusqu’à destination, au milieu du grand nulle part. L’espace, l’infiniment grand, et le quotidien, les gestes de tous les jours, se répondent. Précision et vertige, équilibre fragile et merveilleusement tenu (voir notre critique de l’album Bambi Galaxy).
Au 104, communiant dans la même ferveur cosmique, nous avions un peu souffert de la chaleur. Ici, à la Gaîté Lyrique, ancien temple des opérettes et lieu d’échanges tous azimuts aujourd’hui, la température comme l’acoustique sont parfaits. Florent Marchet a troqué l’habit argenté presque martial pour un simple gilet doré, tout souple. Autour de lui, les musiciens encapuchonnés et les anges coiffés de fleurs opèrent avec justesse et style.
Les chansons provoquent immanquablement une émotion : la troublante « La dernière seconde » sur l’impression, si quotidienne, de fin du monde, les romantiques « Où étais-tu ? » ou « Reste avec moi », l’inquiétante « Que font les anges » (“Mais que font les anges / Je vois les péages / Une vie de rechange / Loin du marécage“), hallucinée à souhait. Pour introduire « Space Opéra », la chanson sur Rahel (« Oh Rahel, mon amour… »), Florent Marchet nous conte avec humour l’itinéraire contrarié de ce pauvre Claude Vorillon. L’absurdité est fascinante, rayonnante : d’une chanson à l’autre, nous parcourons la galaxie de nos angoisses, « tous pareils ». Car Florent Marchet n’oublie pas les anciennes chansons, qui nous atteignent directement au coeur, « Courchevel », « La famille Kinder » (“Adieu petit univers / J’ai autre chose à faire“), ou « Le terrain de sport ».
Ce soir, Florent Marchet s’étonne, en nous parlant, de mal articuler : s’il mange un mot ou deux dans les « sketchs », aucune fausse note, aucun raté dans le chant, toujours aussi vibrant et clair. L’odyssée spatiale nous a emportés dans sa folie douce, intime.
visuels: pochette officielle de l’album, PIAS, et photo ©Olivier Metzger