![[Live Report] Philippe Darées à la Balle au Bond (05/04/2013)](https://toutelaculture.com/wp-content/uploads/2013/04/883699_498429450206338_1171698906_o-682x1024.jpg)
[Live Report] Philippe Darées à la Balle au Bond (05/04/2013)
Compagnon de route de Charles Trénet, Juliette Gréco et de Colette Renard, le guitariste Philippe Darées (à l’S et l’âme prononcés) est aussi chanteur, auteur et compositeur. Versé dans la chanson française comme on peut l’être de l’œuvre de sa vie, et épris de romantisme russe, il prend sur scène un plaisir nostalgique à conter sur les airs effrénés de l’accordéon, de la contrebasse, de la guitare et de la batterie l’histoire de Paris et de ses amoureux, d’un siècle révolu et encore si proche.
La péniche La Balle au Bond, dominée par le Louvre de l’autre côté de la Seine, accueille ce soir-là de nombreux inconditionnels de la chanson française, français et russes, jeunes et moins jeunes, venus redécouvrir l’univers du musicien. Transportés dans les guinguettes du bord de la Seine, les spectateurs voient leurs chansons préférées converties en un musette rythmé et conduit de main de maître par la voix de séducteur de Philippe Darées, pour des moments émouvants, endiablés ou mélancoliques.
Enjoué sur Bruxelles de Jacques Brel, Boum, Y’a d’la joie et la Mer de Trénet, ou désabusé sur Paris s’éveille de Dutronc et le Poinçonneur des Lilas de Gainsbourg, Darées culmine dans le génie sur ses compositions personnelles, telles que l’Âme Slave (une Nathalie de Bécaud bilingue sans diversion inutile) et Ma Parisienne. Chantant en français comme en russe, et remuant des cordes si intimes qu’il est difficile d’y résister sur la Bohème et Emmenez-moi d’Aznavour, recréant le chef-d’œuvre de Prévert et Kosma, les Feuilles Mortes (auquel seul manque un saxophone pour être parfait), Darées sait aussi reprendre la tendresse de Brassens (Je m’suis fait tout p’tit, le Parapluie) à son avantage.
Jouant d’un répertoire qui est à la fois un trésor national et le sien, la voix grave des souvenirs impérissables et l’image danse sur les vitres de la péniche parisienne tel un hologramme sorti des cafés-concerts qu’il affectionne, dans les lumières cozy et la chaleur humaine d’une salle conquise.