
“Jawlensky, la promesse du visage” : dévoilement du mysticisme
Le catalogue de l’exposition Jawlensky qui a actuellement lieu à la Piscine de Roubaix après être passée par la Fondation Mapfre de Madrid et le musée Cantini de Marseille révèle l’aspect croyant du travail d’Alexej von Jawlensky.
Trois textes qui lient le visage, la spiritualité et l’abstraction
C’est sous la direction du spécialiste Itzhak Goldberg que sont nés l’exposition et le catalogue. Ce dernier signe en première partie du livre un essai très éclairant, “Du visage à la face”, qui côtoie deux autres textes : un sur la musicalité signé Angelica Jawlensky Bianconi et un sur les liens à Gabrielle Münter (et donc un peu aussi à Kandinsky et la période munichoise du Cavalier bleu) par Angelika Affentranger-Kirchrath. Les trois textes font le lien entre spiritualité et abstraction…
Les séries et les rapprochements
Dans la partie qui suit les œuvres présentées dans l’exposition, Itzhak Goldberg revient sur les séries (variations et méditations) qui accompagnent et mettent en exergue le travail que Jawlensky fait sur l’abstraction des visages. Aux antipodes des visages déformés des Demoiselles d’Avignon de Picasso, les faces de Jawlensky sont de plus en plus épurées jusqu’à représenter l’idée d’humanité. Le critique d’art rapproche le travail du peintre expressionniste russe de celui d’un Rouault. Avec le caractère orthodoxe de l’icône en plus. Passant également par les paysages et les natures mortes, cette ode au visage éclaire le travail de Jawlensky ainsi que son importance, alors que le peintre est trop peu connu en France.
L’exposition à la Piscine de Roubaix est à voir jusqu’au 6 février.
Jawlensky, La promesse du visage, par Itzhak Goldberg, Gallimard, 297 p., sortie le 03/06/2021, 29 euros.
visuel : couverture du livre.