
Piel, la mise en lumière de Maria Eugenia Lopez
C’est ce qui s’appelle une transition chorégraphique. En clôture du festival Zoa et en ouverture du festival Signes d’automne, Florence Augendre et Maria Eugenia Lopez ont livré un intelligent pas de deux .
Un an après l’éclosion du #metoo le contact physique n’a jamais été autant problématique. Comment se toucher ? Comment être sûr d’être à la bonne distance.C’est avec des mots et dans un carré de lumière que les deux danseuses en body chair affirment les bons métrages.
Puis comme dans Jérôme Bel de Jérôme Bel en 1995 elles vont d’ausculter mais dans une version troisième millénaire. Elles sont devenues des robots surpris par les actions et réactions que leurs gestes provoquent. La dérision est délicieuse et on se marre. Leur danse se fait précise dans des ouvertures d’épaules qui frisent la douleur.
Florence Augendre est une interprète précise qui a travaillé avec Wim Vandekeybus ,Guillaume Le Boisselier lui est à la création sonore qui saura s’avancer vers une techno assumée,une danse sans corps à corps. La chorégraphe vénézuélienne est sur scène, elle travaille aujourd’hui à Bruxelles.
Puis, c’est un regret pour nous, elles cherchent le happy end, une douceur un peu trop facile.Finalement assumer que les rapports humains n’ont jamais été si compliqués et si ardus que depuis l’affaire Weinstein est peut être trop triste à assumer .
Le Festival Signes d’Automne se poursuit au Regard du Cygne jusqu’au 30 novembre.
Visuel : ©Andrea Messana