Malala Yousafzaï, 17 ans et Prix Nobel de la Paix

C’est le destin de l’adolescente pakistanaise Malala Yousafzaï, la plus jeune lauréate des 114 ans de l’histoire du Prix. En effet, il y a presque cinq mois jour pour jour, le 10 octobre 2014, lui était décernée à 17 ans cette récompense pour son combat pour le droit à l’éducation aux filles. En 2013, selon les statistiques de l’UNESCO, plus de 57 millions d’enfants en âge de fréquenter l’école primaire, et majoritairement des filles, ne sont pas scolarisés dans le monde.

Malala Yousafzaï, née le 12 juillet 1997 à Mingora, dans une région contrôlée par les talibans pakistanais. Début 2009, la jeune fille alors âgée de 11 ans, rédige sur un blog de la BBC un témoignage intitulé Journal d’une écolière pakistanaise. Sous un pseudonyme, elle y dénonce les incendies d’écoles pour filles et les violences faites par les talibans. Quelques mois plus tard, pour avoir osé parler, elle devient une héroïne et son école prend son nom.

En octobre 2012, l’adolescente est grièvement blessée au visage alors qu’elle sortait de son bus scolaire. Cette tentative d’assassinat, commanditée par le mouvement des talibans du Pakistan, est condamnée par son pays et Malala Yousafzaï devient rapidement une icône médiatique. Son histoire et surtout son combat viennent alors au devant de la scène internationale, jusqu’au Prix Nobel de la Paix qu’elle reçut en mains propres le 10 décembre dernier.

L’importante nécessité de l’éducation est au cœur de notre actualité. Les dessins qui ont scandés notre mois de janvier , représentant des crayons face aux fusils, font écho au discours de la jeune fille, porté à la tribune de l’ONU le 12 juillet 2013: les livres et les crayons sont les armes les plus puissantes contre toutes formes d’extrémisme. Car l’éducation est le meilleur moyen pour les enfants – et les adultes, sans distinction de sexe, de conditions sociales, de religion ou d’opinion politique, d’acquérir les valeurs du vivre-ensemble, dans un monde fait de diversité.

Le 14 avril 2014, 276 lycéennes ont été enlevées au Nigeria par le mouvement islamiste Boko Haram, dont la traduction littérale est « l’éducation occidentale est un péché ». Un an plus tôt, Malala Yousafzaï, symbole de la lutte contre les talibans, exprimait dans un profond humanisme son souhait que les enfants de ces derniers puissent eux aussi avoir accès à l’éducation, aux cahiers et aux stylos.

Désormais installée en Grande-Bretagne, Malala Yousafzaï a créé une fondation à son nom en faveur de la scolarisation des enfants et soutient des campagnes pour l’éducation de toutes les filles (The Malala Fund).

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