Théâtre
“Phèdre le matin”, dans le “chœur” de la fable à La Maison des Métallos

“Phèdre le matin”, dans le “chœur” de la fable à La Maison des Métallos

19 June 2013 | PAR Amelie Blaustein Niddam

C’est à une intime expérience que la Maison des Métallos nous invite à partager jusqu’au 29 juin. Celle de cueillir une sensation au réveil ou presque. “Phèdre le  matin” vous enveloppera dans un souffle poudré.

phedreMarie Piemontèse est connue pour jouer sous la direction de Joel Pommerat depuis bientôt 20 ans. Ici, elle passe du côté de la mise en scène pour réinterpréter le mythe de Phèdre. Dans le rôle de la tragédienne amoureuse d’Hippolyte, le fils de son mari Thèsée qu’elle croit mort à la guerre, on verra apparaître en projection vidéo la comédienne Isabelle Lafon. Elle est manipulée par Stéphane Marjan qui pousse et tire un rétroprojecteur dont l’œil a été additionné d’un filtre. C’est donc une image vieillie qui circule collée au mur, aux rideaux et au plafond. Nous sommes dans un appartement lumineux, où seule une petite lampe en papier japonaise vient apporter un éclairage artificiel. Assise sur un fauteuil en bois, la violoncelliste Anastasia Baraviera s’entraîne à son instrument en buvant les paroles de cette Phèdre contemporaine.

Elle est photographe, troublée par le soleil au point de ne pas sortir le jour. Alors en attendant que la nuit tombe elle raconte son âme, celle d’une femme amoureuse de son beau-fils, à cette jeune fille musicienne. Elle se projette en elle, elle qui est la fiancée d’un long garçon blond auquel on accole immédiatement le prénom Hippolyte.

“Phèdre le matin” se vit comme une immersion. Il ne faut pas y chercher une référence précise  mais juste se laisser aller dans un lâcher-prise porté par le son délicieux et maîtrisé du violoncelle.  Certains mots vous attrapent quand parfois, le récit vient se cacher sous un échange de regard entre les amoureux. Le rythme du spectacle sera le votre.

Il y a ici le sentiment d’être cueillis au réveil par un spectacle onirique et poétique, loin des formes théâtrales classiques.

Visuel : (c) Maison des Métallos

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