Théâtre
« L’écran de Max » : une passion dévorante et destructrice

« L’écran de Max » : une passion dévorante et destructrice

18 May 2019 | PAR Magali Sautreuil

Max est un adolescent sans histoire, un bon élève plutôt doué en basket, qui aime sortir avec ses amis… jusqu’au jour où la réalité devient si insupportable qu’il préfère la fuir et se réfugier dans un monde virtuel. Un choix en apparence innocent, mais dont le coût physique et psychologique est considérable… À découvrir au studio Hébertot jusqu’au 15 juin 2019, les mercredis et samedis à 17h00. 

Suite à un accident de basket et à une peine de cœur, blessé physiquement et sentimentalement, Max préfère se réfugier dans un monde virtuel, dans lequel il a l’impression d’être invincible et intouchable. Le jeu devient alors pour lui une sorte d’auto-thérapie qui vient soulager ses souffrances, alors qu’en réalité, il est un symptôme de son mal-être.

De plus, son usage immodéré a des répercussions néfastes sur sa vie sociale. Il s’isole de plus en plus, ne communique presque plus avec ses amis, renonce à d’autres activités qui lui faisaient autrefois plaisir… De plus en plus irritable, il se laisse totalement dominer par ses pulsions, ce qui crée des situations conflictuelles à la fois avec ses amis et avec ses parents. Et la situation est loin de pouvoir s’améliorer, Max est entré dans un cercle vicieux, où plus il consacre de temps à jouer, plus il délaisse le monde réel, plus la fatigue le gagne et plus il perd le contrôle de ses émotions. Ses résultats scolaires s’en ressentent également.

Tous ses proches s’inquiètent de son changement de comportement, mais Max, lui, n’en a pas conscience… Il est prêt à tout pour ce monde virtuel sans contrainte où plus rien ne peut l’atteindre, y compris à mentir et à voler de l’argent. Plus rien n’a d’importance. Et d’ailleurs, cela en avait-il avant ? Pourquoi ses parents s’inquiètent-ils tant pour lui ? Trop obnubilé par son travail, son père n’a jamais de temps à accorder à son fils. Quant à sa mère, elle se réfugie dans l’alcool pour oublier ses problèmes de couple… Une réalité plutôt sordide que Max, coincée à la maison depuis son accident de basket, préfère fuir que subir… jusqu’au moment où son corps le lâchera. Mais c’est en mettant ainsi sa santé en danger que Max fera prendre conscience à sa famille de leurs addictions et de leurs problèmes.

C’est d’ailleurs le but de la pièce : prévenir les risques liés aux addictions et notamment à la cyberdépendance. Bénéficiant d’un programme pédagogique et artistique, elle est suivie de débats avec des professionnels de la santé le samedi soir et se joue également dans les établissements scolaires.

Le décor est assez sobre, ce qui permet d’adapter la pièce dans n’importe quel lieu. Composé de pans de mur, d’un fauteuil-lit, de chaises et d’une table, il nous plonge dans le quotidien de la famille de Max. D’un côté, nous avons une chambre d’adolescent, parsemée de sucreries. De l’autre, la salle-à-manger familiale. Cette séparation de l’espace renforce l’impression de conflit et de clivage entre Max et ses parents. Celle-ci s’estompe toutefois lorsque la réalité de l’adolescent fusionne avec son monde virtuel. Dès lors, sa maison devient son terrain de jeu. Dès lors, Max s’expose à des problèmes d’une toute autre nature qui peuvent désormais l’atteindre…

L’immersion dans l’univers vidéoludique est alors totale grâce aux projections vidéos, à la musique et au bruitage. Seul léger bémol, l’usage d’un clavier d’ordinateur et d’un casque de gaming filaires, alors qu’il n’a rien pour les brancher…

L’écran de Max n’en demeure pas moins une très bonne pièce, qui aborde un sujet rarement traité : celui de la cyberdépendance.

L’écran de Max, de Cécilia Mazur, mis en scène par Tony Harrisson, avec Titouan Laporte (Max), Nadège Perrier (la mère de Max) et Guy Amram (le père de Max), présenté par la compagnie Arkenciel au studio Hébertot, à Paris, du 3 avril au 15 juin 2019, tous les mercredis et samedis à 17h00. Durée : 1 heure.

Visuel : Affiche officielle.

Infos pratiques

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Magali Sautreuil
Formée à l'École du Louvre, j'éprouve un amour sans bornes pour le patrimoine culturel. Curieuse de nature et véritable "touche-à-tout", je suis une passionnée qui aimerait embrasser toutes les sphères de la connaissance et toutes les facettes de la Culture. Malgré mon hyperactivité, je n'aurais jamais assez d'une vie pour tout connaître, mais je souhaite néanmoins partager mes découvertes avec vous !

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