![[Critique] Viejo, Solo y Puto : théâtre argentin dans le Festival NEXT](https://toutelaculture.com/wp-content/uploads/2013/12/Sergio-Boris-Viejo-solo-y-puto-©-photo-DR1-1024x685.jpg)
[Critique] Viejo, Solo y Puto : théâtre argentin dans le Festival NEXT
Dans une pharmacie de Buenos Aires, deux frères, pharmaciens, un représentant en médicaments (enfin, c’est ce qu’il dit) et deux transsexuels en quête de leur piqûre d’hormones pour transformer leurs corps d’hommes en femmes, se retrouvent pour une soirée arrosée de bière et de pizzas froides. Une comédie noire, crépusculaire, qui se déroule dans un huis clos étouffant, dont on ne sait jamais trop comment l’on va pouvoir se sortir.
Encombré d’étagères sur lesquelles est entassé un incroyable bric à brac, le plateau ne laisse des espaces que très étroits aux cinq formidables comédiens, qui se gênent, se passent les uns sur les autres, manquent de se battre avant de se mettre à danser… Une atmosphère si étouffante que l’on ressentirait presque la chaleur moite, que l’on entendrait presque le tintamarre des klaxons et de la musique à l’extérieur, que l’on sentirait presque les effluves de friture et d’essence. Sergio Boris n’épargne aucun détail réaliste et sordide à son spectateur, ce qui donne à cette pièce un aspect hyper réaliste l’apparentant au théâtre documentaire.
On regrettera seulement de ne pas avoir suffisamment pu rentrer dans la pièce, passant ainsi à côté du noyau du propos. Peut-être est-ce dû aux sous-titres qui peinent à suivre le rythme effréné des dialogues, ou bien à l’étroitesse du plateau qui fait que l’on peine parfois à suivre les déplacements des personnages, souvent dissimulés par des rideaux ou des étagères. Viejo, Solo y Puto gagnerait peut-être à être présenté dans un plus petit espace que la grande salle de La Rose des vents : cette pièce de la promiscuité des corps et des esprits mérite d’être vécue de très près.
Visuel : © photo recherche d’images sur google