Théâtre
Avignon Off “On ne dit pas de mal des morts” de Israël Horovitz

Avignon Off “On ne dit pas de mal des morts” de Israël Horovitz

17 July 2019 | PAR David Rofé-Sarfati

Myrtille Buttner met en scène la pièce new-yorkaise de Israël Horovitz sur la famille, le couple et le 11 Septembre.  L’art du récit du plus francais des auteurs américains fait mouche.

Tout commence par une vidéo. Israel Horovitz raconte son traumatisme post 11 septembre. Il  se rêva en le mystérieux-super -papa-anonyme, qui réussit à  empêcher l’attentat et qui sera récompensé par les applaudissements de tous, terroristes compris. La vidéo est en anglais, avec le délicieux accent américain. Nous sommes en 2011 à Big Apple, la capitale du monde. Le mur de l’espoir de Saint Vincent recueille les annonces des familles inquiètes et les photos des disparus. Les solidarités se mettent en place dès la première minute après l’effondrement des tours. Une queue de mille personnes  venues donner leur sang dans une discipline américaine apparaît. 
Les Américains, car ils ont eu des héros savent aborder ce qui chez nous est encore occulté.

Avant l’attentat les vies glissaient as usual.   Nous sommes au sein d’une famille banale. Le père la mère et la jeune fille. Sauf que le père est trader au World Trade Center. Sauf que la mère neurasthénique a contracté la maladie d’Alzheimer. Sauf que le père va mourir dans l’attentat le jour où il projetait de “déménager”, de divorcer et partir vivre une autre existence avec sa maîtresse.

La tragédie sexo-sentimentale hollywoodienne est en place.  La mère et la fille vont rester  au milieu des non-dits, des phrases non terminées. La mère survit en radotant les anecdotes sordides de l’attentat -nous n’inventons pas de telles scènes, elles nous sont imposées- tandis que la fille veut vivre. Ce conflit mère-fille enfante une très belle et émouvante histoire. Et lorsque le spectre du père mort apparaît pour que des discussions se finissent, l’atmosphère devient singulière.
La pièce tient sur ce conflit intergénérationnel  et sur la question existentielle : que faire après les attentats? Elle tient en premier lieu sur le texte merveilleux de Horovitz qui conclue : la vie est trop triste pour ne pas être drôle, trop belle pour ne pas la chérir

Une jolie pièce sombre mais radicalement optimiste.

 

 

 

A noter : Le 22 Juillet, jour de relâche une rencontre avec l’auteur Israel Horovitz est organisée à 11H00 au Théâtre Notre Dame. Entrée libre. Réservation conseillée. 

 

On ne dit pas du mal des morts

de Israël Horovitz

Metteuse en scène : Myrtille Buttner
Interprète(s) : Alexia Chardard, Catherine Desvignes-Bottero, Jack Rogne, Patrick Tulasne

 

 

Crédit Photo Robert Hale

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Magali Sautreuil
Formée à l'École du Louvre, j'éprouve un amour sans bornes pour le patrimoine culturel. Curieuse de nature et véritable "touche-à-tout", je suis une passionnée qui aimerait embrasser toutes les sphères de la connaissance et toutes les facettes de la Culture. Malgré mon hyperactivité, je n'aurais jamais assez d'une vie pour tout connaître, mais je souhaite néanmoins partager mes découvertes avec vous !

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