
Sarah le Picard : “ce qui est beau dans les morceaux de variété c’est que ce sont des récits, comme des films miniatures”
Sarah Le Picard est en pleine résidence pour la création du spectacle Variété à La Pop les 20, 21 et 22 novembre avant une reprise en janvier au théâtre de l’Aquarium. Elle parle de sa pièce inspirée de Discorama.
Variété, quel mot désuet et délicieux ! Qu’est ce qu’il convoque chez vous, aujourd’hui ?
C’est un sentiment un peu facile et doux en même temps. C’est un plaisir un peu coupable et délicieux de s’abandonner à une mélancolie douce que l’on peut ressentir en écoutant de la musique associée à des souvenirs, à des sentiments quotidiens… en fait, ce qui est beau dans les morceaux de variété c’est que ce sont des récits, comme des films miniatures. Je me souviens de moi enfant écoutant des chansons d’amour et m’imaginant vivre des grands chagrins d’amours par exemple… Et puis il y à dans ce mot une polysémie qui m’intéresse, j’aime l’idée de la variété des choix de vie par exemple, des destinées…
Votre pièce part de la présence mythique de Denise Glaser, que souhaitez vous transmettre d’elle ?
À vrai dire, je crois que j’ai envie de transmettre sa force et son intelligence mais aussi quelque chose de sa fragilité, de sa solitude. Je ne veux pas faire un biopic mais c’est plutôt une rêverie inspirée par « l’œuvre » qu’elle a laissé et la façon qu’elle avait de mettre les autres en situation de se révéler.
La Pop interroge toujours le son, quelle est la place du son dans ce spectacle ? Vous allez “refaire” l’émission ?
Non, on ne refait pas l’émission, mais on s’en inspire pour essayer de raconter quelque chose de cette époque et de la musique, mais aussi de la carrière d’une chanteuse ou comment naissent les chansons par exemple ? Au fond nous sommes partis de l’émission pour en faire notre fiction, nous la racontons plus que nous ne la « reproduisons ». Ce qui d’ailleurs n’est pas toujours simple parce que nous sommes tentés de vouloir en dire beaucoup sur les années 60, 70, et il y à tant de chose à dire sur Denise Glaser aussi ! Nous nous sommes beaucoup documentés mais un spectacle n’est ni un cours d’histoire ni une reconstitution… alors nous sommes obligés de faire des choix.
Travailler sur un bateau, qu’est ce que cela change ?
Ça donne le mal de mer ! Non, à vrai dire c’est très agréable de travailler sur l’eau, de faire des pauses dans la cabine du bateau qui s’appelle « la marquise », je suis sûre que les courants influent secrètement sur le plateau.
Quelle suite voulez vous donner à Variété ?
Nous le reprenons en janvier au théâtre de l’Aquarium lors du festival BRUIT, pour la suite on verra !
Informations pratiques,
Variété, 20, 21 & 22 novembre 2019 À 19H30
Durée : 1h environ
La Pop, 61 Quai de la Seine, 75019 Paris
Visuel : ©Claire Pathé