Performance
“Le Synesthesium” : Arthur H et Léonore Mercier mêlent mystique et technologie au Théâtre de la Cité Internationale

“Le Synesthesium” : Arthur H et Léonore Mercier mêlent mystique et technologie au Théâtre de la Cité Internationale

26 February 2016 | PAR Yaël Hirsch

Spectacle immersif peaufiné dans les studios de l’IRCAM, Le Synesthesium, projet du poète Arthur H, d’après son livre Le Cauchermar Merveilleux mis en espace de correspondances par la plasticienne Léonore Mercier a été créé à la gare Saint-Sauveur de Lille en mai 2015. Il se donne du 25 au 27 février au Théâtre de la Cité Internationale. Une expérience mystique et poétique singulière où la technique promet l’enveloppement de tout les sens. 

[rating=4]

Le Synesthesium, c’est l’expérience d’un dôme qui joue le rôle d’installation qui parle à la fois à la vue, à l’ouïe et propose une expérience allongée de synesthésie c’est-à-dire de correspondance de sens. Pendant une heure, le public est invité à s’allonger dans des chaises longues sous ce cocon-toile d’araignée de lumière, équipé de diffuseurs de son et de projecteurs pluriels que la plasticienne Léonore Mercier, membre du collectif OTRA, manipule en partie en temps réel. L’ingénieur derrière ce dispositif numérique qui invite à faire une nouvelle expérience de la “scène” n’est autre que le frère de l’artiste, Maxence Mercier, qui nous explique qu’une partie de la bande-son a été enregistrée en studio mais que l’autre correspond vraiment à une interprétation, voire une improvisation “live”, grâce à un écran tactile et un système sophistiqué de “Leap Motion” qui créer des sons et les fait monter, descendre et tourner le long de la coupole de l’installation.

Au cœur du dispositif et face à la plasticienne, le poète, musicien et chanteur Arthur H chante et dit son texte mystique, drôle, érotique, poétique, tous azimuts et tous sens, pré et post-Charlie, Le Cauchemar merveilleux, aussi englobant et étrangement inquiétant que la structure où il fait sa déclaration. Tournant lentement sous la nef, passant au plus proche des spectateurs et allant jusqu’à s’allonger dans une des chaises longues de la “salle”, il est tout contre ceux qui l’écoutent, infiniment abordable et présent, partageant son texte au plus intime.

Peut-être est-ce à cause du manque de visuel – il y a des changements lumineux mais pas vraiment de projection), de la délicatesse trop grande avec laquelle il faudrait différencier le son enregistrer et le son performé sur place, mais les prouesses techniques n’ont pas vraiment l’effet de synesthésie escompté : le show s’apparente en fait plutôt à un élégant et agréable son et lumière comme on en a tous vu projetés sur de vieilles murailles. Il est certes un peu “chamanique” mais peut-être pas vraiment du fait du dispositif.  C’est  la poésie, la structure ronde et la sensation d’intimité, qui font du spectacle une expérience passionnante : Arthur H sait  nous transmettre un flux de mots et de création au creux de l’oreille, comme un espèce de devin antique. L’ambiance science-fiction ajoute un peu à cette mystique, mais elle aurait probablement pu également avoir lieu sans 3D sonore et dans les années 1970.

Après la Cité Universitaire, le spectacle passe à Lille et à Montréal, toutes les dates sur le site du Synesthesium. 

visuel : photo officielle et YH

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