
Le conte mythologique de Pauline Simon à l’Étrange Cargo
Postérieurs ( Le futur n’existe pas, mais des futurs insistent) est une création de la danseuse et comédienne Pauline Simon ( adorée dans Set Up de Phelippeau). Elle offre à la Ménagerie de Verre un spectacle pensé et totalement moulé dans l’esprit de l’Étrange Cargo. Une pièce drôle, surprenante, désabusée et cynique. C’est beau, hein ? Putain !
[rating=4]
Pauline Simon attend. Au-dessus d’elle pend un micro. Elle porte un fuseau à bretelles et un haut blanc. Et même, que c’est sa maman qui a fait les costumes… Elle sera rejointe par trois autres danseuses, habillées presque pareil, sauf une qui a le visage masqué. Elles offrent un premier tableau déconcertant, assez étrange qui s’approche du mime. Les bras se plient, tout comme les jambes, sans déplacement, dans un geste lent. Puis doucement, la folie de la proposition et son fil conducteur vont nous saisir.
Le sujet du spectacle est que le futur n’existe pas, ou plutôt qu’il n’existe plus. Alors, comme Janus à deux têtes, c’est vers le passé qu’elle regarde avec bonheur. Mais c’est la merde. Il y a des ouragans avec des noms mignons et des vagues peu sensuelles qui massacrent des villes. L’air de rien, le spectacle, par touches, minimaliste à souhait, dresse le tableau d’un monde dévasté. Ne voyez pas là, quelconque noirceur. La bande des quatre ( Paula Pi, Celine Cartillier, Aude Lachaise et Pauline Simon) est complètement décalée. C’est Groucho-Marx version gonzesses sous acide. Il y a dans ce spectacle qui parfois perd en rythme, des séquences qui valent le détour et qui font dire que nous sommes ici face à un geste performatif pertinent. Sans trop en dévoiler, disons que la visite guidée de ce site archéologique est un moment complètement perché. Pauline Simon touche aussi à la beauté avec une fin bien pensée, sous la forme d’un opéra apocalyptique ponctué de portés pensés comme des gros câlins. Telles des moules accrochées au rocher de cette mer dont Pauline Simon ne fait que parler, ( on en revient aux costumes), la solution pour ne pas couler est toute trouvé. On se sert fort ?
Visuel : ©Pauline Brun
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One thought on “Le conte mythologique de Pauline Simon à l’Étrange Cargo”
Commentaire(s)
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Spectatrice
Bonjour,
J’aime beaucoup votre article. Il est très juste. Cependant je me permets de réagir puisque je peux y lire une petite confusion. Pauline Simon n’était pas habillée d’un fuseau à bretelles et d’un haut blanc. Mais c’est bien elle qui se cache derrière le masque.
Une spectatrice