
“Argo” de Jacopo Baboni Schilingi a investi le Grand Palais avec Camille Fournet
Ce mardi 19 juin, à 8h30, la maison de maroquinerie avant invité une cinquantaine de personnes à découvrir une performance pleine de souffle du plasticien et compositeur Jacopo Baboni Schilingi au cœur de l’exposition Artistes et Robot, au Grand Palais.
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Créée en 1945 par un artisan-sellier picard “monté” à Paris, la Maison Camille Fournet a été reprise depuis les années 1990 par Françoise et Jean-Luc Déchery avec l’idée de regarder vers l’avenir. En invitant certains proches et medias à découvrir l’exposition Artistes et Robots qui pose – de l’Art Cinétique à l’Art numérique – la question du lien entre créateur et créature (lire notre article), entre humain et machine, cette marque de maroquinerie élégante donnait un signal fort sur son inscription dans des questionnements d’aujourd’hui et de demain. Alors que des conférenciers attendaient les visiteurs pour leur expliquer les oeuvres de l’exposition salle, par salle et qu’un bon petit déjeuner un photocall était prévu sur la superbe loggia extérieure avec vue sur Paris, le clou “vivant” de cette matinée exceptionnelle était la performance “Argo”, imaginée par le compositeur et plasticien Jacopo Baboni Schilingi avec la danseuse PeiJu Chien-Pott (première danseuse de la Martha Graham Compagny).
Installée dans les escaliers somptueux qui font le lien entre les deux parties de l’exposition, l’élégante danseuse commence la performance camouflée dans un latex brillant. Ses mouvements suivent une musique composée par Jacopo Baboni Schilingi varie en fonction de capteurs posées sur son corps et celui de a danseuse. Musique et mouvement s’entre-intensifient pendant 6 minutes où la danseuse semble carrément éclore de la chrysalide noire pour venir finir la performance avec douceur et beauté, en vis-à-vis du créateur. Derrière ses sonorités de machines, la performance qui a le même nom que le chien d’Ulysse est donc plantée au cœur de l’humain : le souffle. Et elle est d’autan plus bluffante qu’elle a recommencé toutes les 8 minutes, toute la matinée : un beau challenge pour la danseuse. Le pari pour le compositeur est lui aussi énorme, puisqu’il conserve la capteurs pour la vie et s’inspire de ses inspirations (et expirations) pour continuer à créer. Un travail à suivre…
visuels : YH