
Guillermo Guiz a un bon fond… peut-être un peu trop
Par Pascal Gauzès
Chroniqueur sur France Inter, Guillermo Guiz sera sur la scène du Bataclan pour la fin d’année. Le belge au débit cadencé parle de lui, de sexe, de sujets non politiquement corrects : une sorte de programme imposé dans le paysage du stand up actuel… Si son sourire crânement affiché tout le long de la représentation séduit, il l’empêche d’aller jusqu’à des extrémités autres que celle de son pénis. « Tape dans le fond, je suis pas ta mère… »
Et force est de constater qu’avec une histoire parentale douloureuse, Guillermo cache un Guy (son vrai prénom) d’une touchante fragilité. C’est d’ailleurs dans les derniers mouvements du spectacle, durant une nouvelle allusion – où l’émotion n’est pas feinte – à son père que la bascule se produit. A partir de cet instant précis, le masque tombe et l’orgasme commence lorsqu’il ose nous « parler mal ».
Avant, les préliminaires sont agréables avec quelques vannes percutantes : Touche pas à mon poste et Michel Petruciani, entre autre, qui rien que pour ça valent le coût. A 37 ans, l’humoriste d’outre-Quievrain joue avec des codes d’adulte qui n’est pas encore en pleine crise de la quarantaine, qui jouit d’une notoriété grandissante sans avoir la grosse tête, et définitivement c’est rafraîchissant.
Un spectacle bienvenu au pied du sapin pour terminer 2018 avec le sourire, et d’ici là, vous pouvez le retrouver sur la bande originale de France Inter et tous les dimanches à 13h50 en clair sur Canal+ dans son programme court Roi de la Vanne.
Guillermo Guiz dans Guillermo Guiz a un bon fond Bataclan les 27, 28 et 29 décembre
25€ – Durée : 120 minutes