Danse
Dystopian Dream, le blockbuster folk et hip hop de Wang et Ramirez

Dystopian Dream, le blockbuster folk et hip hop de Wang et Ramirez

26 January 2018 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Le duo franco-allemand composé de Sébastien Ramirez et Honji Wang adapte pour la scène l’album de Nitin Sawhney, Dystopian Dream. Un conte hip hop, populaire, à voir au Théâtre de la Ville ( Salle Cardin) jusqu’au 4 février.

On va tout de suite vous mettre à l’aise, Dystropian Dream est un grand spectacle : populaire, accessible, qui ne cherche pas à faire avancer la réflexion chorégraphique. Nous sommes ici dans le règne du show. Mais comme ce duo est très charismatique, on leur pardonne. Et comme ils ont eu la bonne idée d’exploser les cadres en imposant une rencontre hip hop et chanson folk, on y trouve même un intérêt.

Sur un plateau ultra chargé, où un escalier, une pente, des barres, une table occupent l’essentiel de l’espace, la chanteuse Eva Stone se lave. Puis, elle doute et voit surgir dans ses rêves des personnages oniriques qui vont jouer un trio fantasmagorique.

Le geste est hip-hop avant tout mais il se croise d’éléments de cirque, où les danseurs arrivent accrochés par des sangles, leur permettant un jeu classique et efficace d’inversion de l’apesanteur.

Eva Stone chantera tout le temps, donnant à cette pièce son côté très grand public, où tout est appuyé pour rendre les choses ultra accessibles. Dans cette partition, la danse de Wang reste en surface, étant trop figurative dans une posture en seconde peu élégante et des bras très puissants. Ramirez est en revanche éblouissant. Ses vrilles se font au ralenti, dans un engagement du corps total.

Ce qui très intéressant chez Wang et Ramirez, c’est bien sûr la théâtralité de leur danse. Ils cherchent à raconter une histoire, ici, celle d’une quête à trois, symbolisée par un coffre à trésors qui cache une chanson sombre et orientalisante.  On regrette néanmoins les appuis constants qui, comme chez le trop lyrique Akram Khan (avec lequel ils partagent le travail du scénographe Nick Hillel) ne permettent pas de changer de niveau de réflexion.

Certes, Il faut saluer les efforts d’accessibilité à la danse, mais pourquoi ne jamais lâcher le tout ensemble ? Pourquoi insister par tous les axes possibles sur ce qui est raconté. Malheureusement, faire joli ne suffit pas. Dystropian Dream est une pièce divertissante qui s’oublie dès que l’on quitte la salle.

Visuel Johan Persson

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