Danse
[Avignon Off] Raphëlle Delaunay et Djoussou Kouman dansent leurs identités

[Avignon Off] Raphëlle Delaunay et Djoussou Kouman dansent leurs identités

09 July 2014 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Depuis 2012, nous vous parlons  de La bien nommée Parenthèse, ce lieu très In qui se trouve dans le Off. On y trouve la sélection du Forum Blanc-Mesnil et le Théâtre Louis Aragon rassemblés à Avignon sous le vocable La Belle scène Saint-Denis. On y trouve surtout le meilleur de la danse.

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Raphaëlle Delaunay-Debout

Le spectacle sera repris à Paris, notamment le 11 décembre au théâtre Le Fil de l’eau.  Raphaëlle Delaunay danse déjà depuis longtemps : à l’Opéra de Paris, chez Pina, chez Platel. Dans une mouvance très inscrite dans le travail de Jérôme Bel, avec qui pourtant elle ne travaille pas, elle va ici se raconter. Sa danse pose d’abord une ligne, un score diraient les musiciens. Les gestes sont lents, faits de raideurs, puis vient sa voix, enregistrée mêlée de musiques, celles des spectacles qu’elle a dansés et des battements glissant vers la techno.  On entend “Remember Me, When I am Laid In Earth” ou le “Jesus’ Blood Never Failed Me Yet” que Gavin Bryars a composé à partir du chant d’un clochard. La ligne de basse s’agrémente de rondeurs  et d’accélérations. On entre dans la théâtralité de Pina Bausch, dans les enjeux  d’une audition. Raphaëlle Delaunay en jean-baskets en impose sans clinquant. Elle a l’élégance et la discrétion, elle a le talent aussi. Son récit est sensible, fait d’anecdotes précises et sa danse évolue vers une beauté absolue et virtuose. Une merveille qui s’inscrit dans l’obsession actuelle qu’a la danse pour chorégraphier sa mémoire.

Salamata Kobré- Djissou Kouman-(Parole de cœur)

Là aussi, nous sommes face à une histoire. Elle va crier, se libérer de ses chaines. Elle entre en scène une petite table vissée sur la tête. Tout l’enjeu sera de quitter l’esclavage, de danser envers et contre tous.  Ce solo a été créé à Ouagadougou et présenté à Bamako et nous emmène en 20 minutes de performance au cœur des problématiques de ce territoire. Femme, noire, africaine, danseuse, Salamate Kobré passe en force, telle une guerrière, maîtresse de l’équilibre et du rythme. Elle subjugue en un éclat de seconde passant d’un anonymat violent, le visage entré dans les épaules, fléchie sous le poids de l’héritage pour s’élever vers une puissance inouïe, aidée par le profond Mouneissa de Rokia Traoré.

Dès demain, ce programme sera augmenté par le très attendu Pour Ethan de Mickaël Phelippeau . A noter également le remplacement au pied levé de Adjaratou Savadogo par Mélanie Giffard qui a présenté un programme sur l’impressionnisme conçu par Herman Diephuis pour le musée des beaux arts de Rouen.

Visuel : ABN

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

One thought on “[Avignon Off] Raphëlle Delaunay et Djoussou Kouman dansent leurs identités”

Commentaire(s)

  • Bonjour,

    Merci beaucoup pour vos articles sur la belle scène saint-denis, nous sommes ravis que les propositions aient un tel écho auprès du public et de la presse.

    Une petite coquille sur le prénom de Raphaëlle Delaunay dans le titre, auriez-vous l’amabilité de la corriger ?
    Nous avons affichés vos articles à La Parenthèse.
    Bien cordialement,
    L’équipe de la belle scène saint-denis

    July 11, 2014 at 10 h 54 min

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