Pop / Rock
LA SÉLECTION POP-ROCK-INDÉ-ELECTRO-RAP DE MARS

LA SÉLECTION POP-ROCK-INDÉ-ELECTRO-RAP DE MARS

11 March 2018 | PAR La Rédaction

Chaque mois, la rédaction musique de Toute La Culture.com fait le tri parmi ses coups de cœur « pop ». Place à la musique du peuple ici, où les guitares croisent autant les pads que les violons. Enjoy!

 
Eddy De Pretto-CURE

“Complètement normal, complètement banal”, clame Eddy De Pretto dans son titre “Normal”, où il se joue des préjugés homophobes, de l’homophobie quotidienne qui exalte la virilité de l’hétérosexualité et postule qu’un homo du même sexe que soi a la braguette qui se tend à tout bout de champ. “Normal”, l’est-il vraiment ? Regard nonchalant, textes provocateurs, pas géné de nous gêner, Eddy De Pretto s’impose sur la scène française avec CURE, album aux tonalités tantôt narquoises et colériques, tantôt douces et mélancoliques. La mélancolie arrive à “la fête de trop”, “faite, défaite, et ça jusqu’au fiasco”, où De Pretto dresse une peinture couleurs vives de la perte de soi dans la nuit pailletée, langue égarée dans d’autres bouches aux odeurs d’alcool et de sang. Colère acide dans “Kid”, où il condamne et menace d’accélérer le temps, jusqu’à la mort de celui qui a voulu le contraindre à une absurde “virilité absusive”. Contre attaque : “mais moi, je joue avec les filles, je ne prône pas mon chibre”. Et les basses chantent “je vous emmerde”. Ces morceaux crus semblent relâcher le poids d’une vie, et rappellent En finir avec Eddy Bellegueule d’Edouard Louis – coïncidence du nom – où l’écrivain raconte son enfance, frustrations et traumatismes en Picardie, dans un terrible affront (forme de vengeance ?) à sa famille. Trève de conflits et de sexualité. Eddy De Pretto, c’est aussi la musique pour la musique, comme son titre “Musique Basse” l’exprime, simplement : “voici de la musique douce”.  Lili Nyssen

Saint-Michel- The Two Of Us

4 ans après Making Love & Climbing, Saint Michel reviennent avec un nouvel album “The Two Of Us” sorti le 9 mars. En fait, le duo et devenu solo. Philippe Thuillier est désormais seul. C’est sans Emile Larroche qu’il est aux commandes des machines de cet album 100% french touch.
Cet album axé dancefloor reste ancré dans une éléctro soft que des groupes comme Paradis ont su transformer en marque de fabrique. Les voix légèrement vocodée à la Daft Punk nous font bouger dès Caesare Borgia, en collab avec Elisa Jo . Car souvent, le garçons invite les filles à danser : Closegood, After Marianne, Holy Two. D’ailleurs, il ose clore l’opus par une vraie love song, “In a girls world”. Alors, dancefloor oui, mais du point de vue du quart d’heure américain pour ces rois du slow éléctronique. Dans le genre le sensuel “You & I” remplit le contrat. Ils décloisonnent pas mal, en croisant le rap (“Church”). Cela donne un opus cohérent, finalement pop, ultra doux. La musique electro dans son volet romantique. So frenchie !
Ils seront en concert au Point Éphémère le 29 mars. Amélie Blaustein Niddam

Feu ! Chatterton- L’Oiseleur ( Barclay)

Extrêmement bien écrit, le magnifique nouvel album des cinq garçons de Feu ! Chatterton voit les guitares presque disparaître pour une fusion rock, pop, electro et rap. Le meilleur de tout est là. L’Oiseleur s’écoute à l’ancienne et réhabilite la notion d’Album. La voix d’Arthur Teboul (voir notre interview) nous raconte de “Je ne te vois plus” à “Le départ”, une histoire de rupture avec un nombre innombrable de femmes : ” Grace”, “Ginger”, celle aux yeux verts, “Anna”… Mais ces pertes sont aussi celles d’un exil. On est face à une nostalgie où le souvenir est tout ce qui reste “sous le soleil”. Alors d’une “Fenêtre” à un rade pourri, on ère avec eux, dans une ballade théâtrale ou cinématographique, portés par ces chansons aux formats qui aiment déborder ( 06’36 pour “Souvenir”, 08’14 pour “Le départ”). C’est superbe. Sérieusement parfait. Une ode seventies qui n’a rien de vintage, qui est tout à fait hybride, tout à fait actuelle.

(…) Quel est ce parfum que le vent dépêche ?
On dirait que la chair brûle
Viens suis-moi, j’connais l’endroit
Où l’herbe est encore fraîche
Empruntons ce chemin, diis adieu à la ville
C’est à temps. Prends ma main.
Cesse donc de jouer l’indocile
De l’arbre a bientôt recouvert nos maisons
Je t’en prie allons-nous-en
Mon cœur, mon cœur, est un pendule
Mon cœur bat dans tes pas
Je ne fais que t’attendre, mon cœur, mon cœur,
Sous le ciel noir de cendres. (…) ( Ginger)

Amélie Blaustein Niddam

 

Éric Chenaux – Slowy paradise, Constellation records 

C’est un guitariste américain atterri dans nos contrées par quelques tours de baguette magique, de médiator plutôt puisque Chenaux gratte jusqu’à la sidération,  jouant de velours entre improvisations et structures, surplombant des genres apriori disparates qu’il finit par emboîter les uns les autres dans son geste limite, son geste frontière, son mouvement expérimental. En duo avec Eloise Decaze, il recopie-colle brillamment cette intime odyssée du côté de la musique ancienne, réunissant des colorations d’ici et d’ailleurs, nous faisant rêver que le blues est aussi une affaire qui touche l’hexagone. Avec ce nouvel album solo qui se laisse doucement découvrir, il surprend par sa suavité virevoltante, dans son chant tout en gloussements qui glisse tel un cours d’eau sur les bosses du relief accidenté d’un paradis au ralenti.

Antoine Couder 


Fred Chapellier & Les Gents, Set me free

Le guitariste star Fred Chapellier remet tout à plat pour créer un nouveau groupe. Les Gents met en avant la voix de Dale Blade, chanteur de la Nouvelle Orléans, rencontré en 2014 au Cahors blues Festival.  Set Me Free sortira le 16 mars chez  Dixiefrog. Nous sommes en 2018, et pourtant ce blues-là vient des entrailles. La voix ultra claire du chanteur associé aux riffs de Chapellier, auxquels viennent se greffer l’harmonica, la batterie et la basse  donnent un résultat qui vient rappeler les sources du rock. Le morceau “Set Me Free” est archétypal de son album éponyme. Histoire de fille, histoire racontée à l’ancienne… On ne se lasse pas de notre coup de cœur, LE slow atomique “Crying with the blues”. A voir sur scène au New Morning le 20 mars. Amélie Blaustein Niddam

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La Rédaction

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