
La playlist en vieux français
Cette semaine, les chouchous dans le désordre : Murat, Dominique A, Calogero, Alain Chamfort et Zazie.
Speed – Zazie
Ce matin je me suis réveillé en 1973 mais ce n’était ni Véronique Sanson ni Juliette Armanet qui se tenait devant moi, c’était l’assistante maternelle qui a fait semblant de croire que c’était mon fils que j’emmenais à la crèche alors qu’en fait non, c’est mon petit fils. Allez hop, on va pas se mentir, Zazie est vraiment pas en forme à draguer comme ça les seniors qui en fait ne sont pas vraiment sûr de la reconnaître cette fille. «Sors de ce corps» ? Oui peut-être Zazie, peut-être…
Tout est pop – Alain Chamfort
«Pape et Poutine, pipe en full screen, les saintes comme les salopes, tout tout est pop.. » En voilà un qui peut encore tenir la dragée haute à son entourage. Tout est pop, on va dire que c’est toujours pareil mais en fait non, il y a ce petit quelque chose d’actuel dans la démarche du vieux dandy, un truc qui ne pourrit pas, le truc dont parlait Walter Benjamin, ce «lointain si proche», la belle aura.
1987— Calogero
Voilà quelque chose qui aurait pu servir de générique à une émission pour la jeunesse dans les années 80, sauf qu’il n’y a plus tellement d’émission pour la jeunesse et Calogero confond visiblement le bidonnage et les hommages. Peut-être un dommage collatéral de la fameuse chanson de Patrick Bruel et encore, Bruel lui était sérieux. On s’était dit rendez vous dans 10 ans. Et puis 1987, outre son intro indépathétique, pose une vraie question sur le song-writing, sur cette façon de chanter un texte débile sous couvert de partager quelque chose qui d’ailleurs n’existe pas tout en pensant atteindre une forme de légèreté. N’est pas Laroche Valmont qui veut.
Hold-up – Jean-Louis Murat
Non, ce n’est pas le groupe The Pirouettes ni d’ailleurs une imitation d’Alain Chamfort… Murat devait en rêver de ce rythme tranchant que l’on pourrait facilement retrouver dans une mixtape de rap.. Et ça passe bien sûr, comme toujours Murat passe à travers les gouttes, il n’a pas besoin d’en rajouter pour briller un minimum. Hold-up, je ne veux pas mourir avec toi. Et même si Morgane Imbeaud est une compatriote auvergnate, visiblement ça ne changera rien.
Le temps qui passe sans moi – Dominique A
«Souvent je n’ai besoin que d’un vieux chien qui dort»… Voilà un peu comment ça va finir le vieux français, dans l’absence, l’effacement. Donc on rembobine, tout ce qui a pu se passer, tout ce qui a finalement évolué… C’est une chanson qui apriori ne paie pas de mine mais voilà à force d’insister, d’être précis, de le suivre à la lettre ce couplet-refrain, le résultat est quand même performatif.
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