
La playlist du crépuscule
Ce drôle de moment entre le jour et la nuit, enfin plutôt la nuit, lorsque les rayons du soleil apportent cette lueur atmosphérique qui joue avec la clarté; précisément celle de notre playlist
Us girls – Mad as hell
Bon il suffit de quoi ? D’un petit rythme disco, d’un montage astucieux et puis on plonge dans l’Amérique qui ricane d’elle-même. Le lien parfait entre le docteur Folamour et les années 80 à un moment où justement la menace est à la fois rampante et parodique. La paix c’est l’affaire de tous n’est-ce pas ? Mad as hell.
Renart – Terreur sur la ville
On peut voir les choses encore plus froidement, le lien entre l’absorption de drogues et le dance-floor, l’histoire de la techno des années 90 et du vieillissement de ses acteurs. Peut-être qu’en effet, ils sont devenus ces espèces d’homme d’affaires amateurs de whisky et de fugaces, très fugaces images d’où surgit le souvenir de leur jeunesse. “Fragments séquencés” à paraître le 24 octobre.
Mélanie de Biaso – Your freedom is the end of me
Et si la jeunesse était plutôt un point fixe, un univers qui finit par disparaitre au loin, porté par le slow motion d’une vidéo quelconque et mélancolique, le ring d’un combat de catch, un jeu dont indéniablement les règles ne conviennent pas forcément à la bienséance de l’époque. La sortie de ce nouvel album de Mélanie nous fait dire que ce n’est pas la nuit qu’il faut retenir mais ce qu’il pourrait y avoir derrière, peut-être rien mais peut-être quand même, quelque chose.
Féroces – L’odeur du cuir
Mais peut-être que non, peut-être que tout se déroule backstage, en secret. La ligne de fuite, le point d’accroche du regardeur et des grands voyageurs se situe en vérité à l’arrière de la voiture, Féroces en triste Liminanas enfermé dans une passion mécanique, le rock de loin en loin et les cheveux qui ont fini par tomber. A quoi tu penses ? Une fille, l’odeur du cuir ? Bah non, ça ne t’intéressera pas… Allez patience, on arrive bientôt vers la mer.
Lindstrom – Shinnin feat. Grace Hall
On accélère un peu du coup, à la limite de ce fameux crépuscule. Presque 120 bpm par minute de cosmic disco norvégien et l’idée pénétrante de passer une journée d’hiver sans que le soleil ne se couche. On est un peu avance mais il y a la voix égale de Grace Hall, sa normalité aérienne, sa façon d’insister sur le beat là où finalement, tout est déjà bien calé. Un peu d’humain qui déborde de la machine… « It’s all right between us as it is » comme dit le titre du nouvel album de Lindstrom.