Patricia Petibon ouvre avec grâce et gaieté le Festival de Paris au sommet de la Tour Eiffel
C’est au premier étage de la Tour Eiffel que s’est ouvert avec magie le Festival de Paris dédié à faire rayonner Paris, y compris en Juin quand la chaleur des Festivals d’été amène les musiciens sur les routes de France et d’Europe. Pour cette inauguration, c’est la grande soprano colorature Patricia Petibon, accompagnée par la pianiste Susan Manoff qui étaient aux commandes d’un récital très parisien et en deux langues, mêlant jeux de scènes, émotion, virtuosité, opéra et chansons populaires. Une soirée parisienne, d’une gaieté aussi folle que son brio où tous ont fêté Paris en musique, jusqu’à ce que la nuit d’été tombe DANS la Tour Eiffel brillant de mille feux.
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Après un mot fervent et heureux pour Paris et les parisiens qui ont permis ce Festival de musique en son honneur par la fondatrice, Michèle Reiser, c’est aux premières notes de la Marseillaise et coiffée d’une Tour Eiffel que Patricia Petibon entre en scène, folle de joie de chanter “dans les bras” du monument qui symbolise Paris.
Chignon roux à la Lautrec, robe rouge rétro et dentelles très sexy, Petibon est à elle seule le feu et la fougue de la parisienne, de la Belle époque à aujourd’hui. Et pour elle, la parisienne est “internationale” et ne se “prend pas au sérieux”, ce qu’en jouant avec toute une panoplie d’accessoires qui sortent par magie du piano (chapeaux, faux-nez, baguettes, balles, cœurs en peluche, oreilles de lapin…) et avec la complicité de Susan Manoff aussi bonne actrice qu’elle, elle peut sans cesse nous prouver. Le répertoire, lui, est français, espagnol et américain. Et Petibon force le respect quand elle entonne sa version bouleversante du “Padam” de Edith Piaf, quand elle nous emmène romantiquement sur “Les chemins de l’amour” avec Poulenc, quand elle se fait légère et séductrice avec le “Je te veux” de Satie, ou quand elle est grave dans le “Grenada” de Augustin Lara, pleine de mélancolie ibérique avec Canteloube.
Terriblement expressive, aussi bien du visage et des gestes que de la voix, elle sait parler comme un chanteuse réaliste et même mimer, à la Jean-Louis Barrault dans les Enfants du Paradis, la première Gnossiene de Satie. Infiniment vive et joyeuse, elle nous a fait mourir de rire, en binôme avec sa pianiste, en “toquée” de cuisine dans le répertoire des recettes de Bernstein, que Susan Manoff n’hésite pas à entrecouper de références musicales plus “populaires” et cinématographiques comme Un Homme, Une femme ou Love Story. Le concert se termine dans une pluie de bis, dont une très émouvante berceuse cubaine, alors que le soleil vient seulement de se coucher et que la Tour Eiffel brille de mille feux. Avec “les belles excentriques”, Paris est une fête…
Ne manquez pas le prochains concerts du Festival de Paris, jusqu’au 29 juin, dans des lieux merveilleux et parisiens : le pianiste David Fray à la mairie du 4e, le 16 juin, la soprano Regula Mühlemann au Musée de la vie Romantique, le 20 juin, Les cris de Paris au Petit palais le 22 juin et le contreténor Tim Mead à la Sainte Chapelle le 29 juin. Pour en savoir plus sur le Festival, lisez notre interview de Michèle Reiser.
visuels : YH