Classique
[Live report] Martha Argerich and friends salle Pleyel

[Live report] Martha Argerich and friends salle Pleyel

26 October 2013 | PAR La Rédaction

Lundi 21 et mardi 22 octobre, Martha Argerich investissait la salle Pleyel avec une troupe d’amis pianistes pour deux soirées consacrées à Bach et ses Concertos pour claviers. Des concerts en forme de marathon pour des pièces rarement jouées.  

A les voir se tenir gauchement par la main, saluer sans coordination, entrer et sortir en ordre dispersé, on a peine à croire que la douzaine de pianistes présents sur la scène de la salle Pleyel viennent de  consacrer une heure et demie de concert au très millimétré Jean-Sébastien Bach. Lundi 21 octobre dernier, l’ambiance fin-de-cérémonie-des-Césars n’est pas loin : on s’embrasse affectueusement, on se tapote généreusement les épaules, on sourit à la caméra, on jette un œil discret à la porte de sortie… Autour de Martha Argerich, déesse vénérée du public comme des musiciens, on a rassemblé la crème d’une nouvelle génération de pianistes : Khatia Buniatishvili et sa sœur Gvantsa, David Kadouch, Franck Braley… Autant de stars qui en éclipseraient presque le roi de la fête : le piano. Les pianos, même.

Lorsqu’il compose ses Concertos pour trois puis quatre claviers, Bach se moque bien des déboires futurs des producteurs de concerts, pour lesquels installer plus de deux de ces instruments sur scène relève du casse-tête logistique et financier que l’on préfère éviter. Dès lors, la multiplication des Steinway sur les planches de la salle Pleyel a tout d’un événement ! Leur carapace luisante s’impose sur la moitié de la scène, reléguant les musiciens de l’Orchestre de chambre de Lausanne en arrière plan. Nelson Goerner puis Stephen Kovacevich se succèdent d’abord seuls au clavier, le premier pour le Concerto en la majeur BWV 1055, le second pour un Concerto en fa mineur sans chichis, au deuxième mouvement d’autant plus prenant qu’exécuté tout en retenue. La pianiste vénézuélienne Gabriela Montero laisse ensuite ses talents d’improvisatrice déployer les potentialités harmoniques et rythmiques de plusieurs thèmes de Bach, dans un esprit que n’aurait pas renié le compositeur : quand la liberté du jazz rencontre la complexité du contrepoint…

C’est avec les sœurs Buniatishvili que s’entame la multiplication des pianos et des pianistes. Le duo se mue en trio (Michel Dalberto, Franck Braley, David Kadouch) puis en quatuor (Dong-Hyek Lim, Martha Argerich, Lilya Zlberstein, Mauricio Vallina). On échange peu de regards, chacun se concentre sur sa partition, déroulée en un ballet amusant de tourneurs de pages… Vu l’emploi du temps de chacun, on imagine que les répétitions communes ont dû être courtes ! Résultat : beaucoup de technicité mais peu d’électricité. En divinité rare, Martha Argerich n’aura joué, programme et bis compris, qu’un quart d’heure. Si la rencontre humaine sonne un peu artificielle, les corps massifs des quatre instruments où se reflète regards inquiets des régisseurs et sourires du public attestent d’une chose : c’était une soirée à ne pas manquer !

Retrouvez le concert de Martha Argerich ici !

visuel: (c) adriano heitmann

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