
Philippe Katerine, la vie, la mort et l’humour à la Maison de la Poésie
La Maison de la Poésie continue son approche très plurielle du texte et invitait en one shot hier soir Philippe Katerine à lire et à chanter Ce que je sais de la mort, ce que je sais de l’amour, son livre dessiné paru chez Hélium en 2017.
Improbable pull tricoté main, pantalon aux limites du pattes d’eph et cheveux restant collés à la gomina. Le chanteur indissociable de la scène et du cinéma français a l’air sérieux, assis sur un grand fauteuil, micro à la main. Au dessus de lui un écran pour l’instant blanc.
Deux films en réalité vont être vus, réalisés par Philippe Eveno. Katerine en est la voix Off. Comme dans ses chansons, les tout petits riens disent beaucoup. Il traite l’amour et la mort avec une infinie douceur. Les dessins sont naïfs comme un vrai remède à la déprime. Il nous fait rire, beaucoup en nous expliquant que oui on va tous mourir.
Comme un cadeau, la lecture s’est poursuivie par un showcase de quelques chansons dont “Le jardin botanique” et “Poulet Numéro 728 120”.
Aux franges du conte pour enfants, il apaise les peines, les immenses comme les toutes petites. En juillet dernier il avait déclaré lors d’une Master class sur France Culture «J’ai été opéré à cœur ouvert en 1976. Mon cœur s’est arrêté pendant 17 minutes. Aujourd’hui, j’ai toujours 17 minutes de retard ou d’avance à mes rendez-vous. Cette opération a été une sorte de résurrection, cela vous apporte une sorte de sagesse. Après, la vie vous fait rire, c’est un jeu et vous n’avez plus le trac. »
En 1976, il a 8 ans. Et là on comprend pourquoi il a cette petite voix , et pourquoi il a toujours l’air un peu à côté. Katerine a déjà croisé l’au delà, ça le rend encore plus sensible.
Visuel : @ maison de la poésie