[Live Report] Giédré la douce,pétillante et subtile poétesse trashy galvanise la Cigale
Pour fêter la sortie de son album « Premier album vendu dans les vrais magasins » Giédré s’illustre dans une méga « tournante » qui passait hier soir à Paris. Artiste unique en son genre, la jolie petite chipie a su par sa douce, sucrée et subtile poésie triviale et trashy, exalter la Cigale. Et quand la bise des adieux fut venue au dénouement d’une fête guillerette et bouillonnante, la cigale ne voulait cesser de danser et chanter pour célébrer « sa Princesse caca » comme elle aime à se surnommer. Un concert admirable et mémorable empli de rires ainsi que de lyriques et graveleux délires.
Alors que le la Cigale se remplie, l’on ne peut s’empêcher de remarquer l’extrême hétérogénéité du public venu en nombre voir Giédré hier soir. Tous les looks et presque tous les âges se côtoient, du punk chaussé de New Rock, à la fraîche petite parisienne au look rétro-bobo fleuri à souhait, en passant par des quarantenaires encore vêtus de leurs costumes de travail. La musique et l’humour acerbe de la chanteuse semblent manifestement réunir, fédérer et décloisonner les classes.
En première partie, la belle laissait la place à un artiste hors norme et tout aussi inclassable qu’elle: Kosh, beatboxeur, imitateur de sons et de voix au talent indéniable. Durant les trente minutes qui lui furent consacrées il se propose de nous faire voyager. Créant son univers au fur et à mesure, au gré de sa loopstation (étrange pédalier lui permettant d’enregistrer en direct des sons pour créer boucles rythmiques et mélodiques), il passe d’un style à l’autre, tantôt électro, reggae ou country. Investi, sachant déjà jouer avec le public il attire sans conteste l’attention et remporte un jolie et bien mérité succès auprès de la foule.
Après une courte pause, la salle se plonge une nouvelle fois dans l’obscurité pour accueillir la pétillante Giédré qui, chemin faisant, se met en place tranquillement, une 8/6 à la main. Convivialité et amicalité sont donc de mise ce soir, une impression qui se confirmera tant la chanteuse joue avec son public et répond à tout un chacun qui se hasarderait à l’alpaguer. Plus qu’une simple interprète, Giédré apparaît ce soir comme une véritable Showman. Chaque intermède donne lieu à la discussion, transformant un simple concert en véritable Stand-up tant son humour grinçant et aiguisé semble spontané. Très expressive elle sait justement, parfaitement et adroitement emporter l’assistance dans ses délires, l’enjoignant à hurler « Patrick » façon bruelmania, à réclamer des TOUDOUDOUM pour panser sa tristesse de voir que personne n’avait exprimé sa joie d’entendre des LALALA lors du précédent titre. Ainsi, nous vécûmes l’instant le plus lunaire qu’il nous ait été donné de voir en concert : la Cigale tout entière scandant TOUDOUDOUM façon rappel d’artiste, criant et tapant sauvagement du pied tel un public de métalleux.
Une chose est sûre à voir l’engouement, les rires et les sourires de la foule, la jolie Giédré séduit plus que de mesure et sur tous les plans, musicaux, poétiques autant que scéniques, y compris lorsqu’elle provoque le public parisien, et ce dès le début du concert, le traitant de connard pour introduire « La bande à Jacky » titre mettant en scène handicapés en tout genre cherchant un peu d’amour dans la prostitution. Evidemment, ses titres phares tels « Pisser debout » hymne féministe emblématique, « Ôde à la contraception » poème macabre prônant les différentes l protections sexuelles plutôt que l’infanticide, ou encore « Jolie Chanson » illustrant parfaitement l’expression « chassez le naturel, il revient au galop », sont chaudement accueillis et repris par le public qui manifestement les connait par cœur. De jolies surprises furent offertes aux parisiens, telle la présence de Raphael Mezrahi (qui avait permis à notre poétesse « pouet pouet » de monter une première fois sur la scène de la Cigale), venu interpréter son tube « Les carottes ça a des poils », ou encore Oldelaf, amis et complice musical de Giédré. Les titres plus récents ne furent pas en reste, s’il ne les connaissait assez pour pouvoir les entonner, le public les salua tout aussi passionnément, notamment, « Avec le sourire » opus inspiré par ZAZ et Jean-Pierre Pernault, créé dans un moment d’égarement, « Est-ce que ça vaut bien la peine », ou encore « chacun pour soi » et « Meurs ».
Alors qu’elle interprète sa dernière chanson, des milliers d’anus flottent dans les airs (chez Giédré point de cœurs avec ses deux mains mais un anus avec ses doigts) signe d’amour inestimable pour la chanteuse et son univers. Alors qu’elle sort de la scène le public fiévreux, galvanisé par tant de cochonnerie ne semble pas rassasié. La cigale veut chanter et chanter encore, souhaitant plus que tout entendre LE TUBE de la demoiselle, un titre hautement unificateur « On fait tous caca ». Un souhait que notre petite blondinette exauça lors du premier rappel. Ainsi, dans un moment d’osmose fraternelle, d’union quasi charnelle, le temps d’une tendre chanson profondément humaine, nous fîmes tous caca avec Giédré, entonnant avec elle cet air singulier. Deux rappels suivront, le dernier amenant sur scène toute son équipe, de la production au service de presse en passant par les différents artistes intervenus au cour de la soirée, tous assis sur le bord de la scène, balançant fièrement leur anus de gauche à droite.
A suivre dans nos colonne l’interview de Giédré.
Plus d’informations sur ses dates de tournantes ici
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