
The Kooks : Junk to the trap
Le groupe pop britannique The Kooks, dont le jeune public ne saurait apprécier la pleine inspiration sans examiner avec précaution la vie sous ses aspects les plus ennuyeux et les plus banals, sortait le 12 septembre dernier son troisième quatrième (car Rak était véritablement un non-album) dernier album, Junk of the Heart, moins audacieux et plus répétitif que jamais. Il nous en voit désolés.
Le succès des Kooks n’est pas véritablement immérité : la voix jeune et espiègle de Luke Pritchard avait un certain charme lors des deux premiers albums (Inside In/Inside Out, 2006; Konk, 2008). Mais les chansons sentimentales ne réussissent plus au groupe, car la tentative de maturité effectuée sur Junk of the Heart aurait nécessité une plus grande autonomie du chant, et des mélodies plus travaillées.
Au lieu de cela, c’est une litanie de promesses en l’air, de rimes faciles, de plaintes remplies d’illusions, de distorsions musicales inutiles, de fusions des genres à peine agréables (ska sur Runaway, musique classique sur Time Above the Earth). Sans la verve d’un James Blunt ni les mélodies de The Who, les Kooks peinent à se hisser à la moitié du niveau qu’ils avaient autrefois, quand c’est d’une progression qu’ils rêvaient.
Écouter l’album entier n’est pas une torture ; le réécouter cependant donne une furieuse envie de chercher autre chose à faire. Pour ceux qui comprendraient les paroles, ils en viendraient à le regretter, tant les thèmes sont indécrottablement fixes et ridicules. Annoncé depuis trois ans, cet album est terriblement peu abouti – ni les nouveaux Beatles, ni des pionniers, les Kooks ne séduisent ni par leur style ni par leur travail. A revoir entièrement.