
Partie italienne d’Antoine Choplin : le désir du jeu à deux
Antoine Choplin n’a pas fait d’études littéraires. En effet, il est diplômé de l’ESC de Rouen et titulaire d’un doctorat en mathématiques et économie. Mais, cela ne l’a pas empêché de devenir un auteur de qualité.
Partie italienne est son dernier roman. Installer un jeu d’échecs sur les places de Rome favorise les belles rencontres et les destins inattendus. Gaspar a quitté Paris pour l’Italie et y fait la connaissance de Marya, jeune hongroise, sans doute pour le meilleur.
Un exercice de style
Le ton est léger ou grave selon les circonstances. Parfois, il est drôle car il est décalé. Les mots sont le vecteur d’une vie indolente, de prime abord, à Rome. Mais ils véhiculent des sujets graves comme la mise à mort de Giordano Bruno au Campo de’ Fiori et la shoah. Ainsi, Antoine Choplin dénonce la haine des hommes qui ont soumis le dominicain Giordano Bruno et les Juifs d’Europe centrale aux flammes des bûchers.
Pour une histoire originale
Lors d’une douce nuit, Gaspar et Marya vont s’affronter sur une place publique. C’est la reproduction de l’ultime partie d’échecs entre Simon Papp, le grand père de Marya, et son geôlier dans les camps de la mort.
Malgré cela, les relations entre les deux protagonistes sont chargées d’une sensualité érotique comme si demain était un autre jour. La mort les habite mais ne les effraie pas.
Ce roman est ravissant car il met du baume au cœur, il apporte de la lumière dans les ténèbres. Il y a du Duras dans l’écriture, du Ionesco dans les situations et du Modiano dans les personnages. Un livre à découvrir.
Partie italienne d’Antoine Choplin. Éditions Buchet Chastel. 2022. 168 pages. 16,50€.