
“Une ombre chacun”, un premier road-book mélancolique de Carole Llewellyn
Docteure en lettres, Carole Llewellyn publie ce printemps un premier roman remarquable chez Belfond. Bâti sur deux personnages en fuite, Une ombre chacun se lit d’une traite.
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La trentaine arrivée, Clara n’est pas amoureuse de sa vie, avec le riche et directif Charles dans un Paris mondain et superficiel. Ayant survécu à un enlèvement à l’adolescence, elle a survécu, mais supporte mal la vie, notamment depuis la mort de sa mère. Virginia Woolf à la main, elle décide de fuir avec maestria pour aller se suicider méthodiquement, dans un acte ultime pour se réapproprier sa vie. Son richissime mari ne quitte pas sa routine mais envoie à sa recherche un ancien Marine américain, septième enfant d’une famille de classe très moyenne et vétéran traumatisé, Seven. Entre la France, l’Italie et la Grèce, ces deux personnages partent à la recherche d’eux-mêmes.
Ecrit avec générosité, dans une langue imagée très marquée par la sphère litétraire US et qui ne fait pas l’économie de remarques sociales et politique judicieuse, Carole Llewellyn livre un thriller touffu. L’on suit avec délices deux personnages intrigants et faisant échos à deux univers : la France et les Etats-Unis. Un “road-book” délectable et une auteure à suivre.
Carole Llewellyn, Une ombre chacun, Belfond, 304 p., 17 euros. Sortie le 13 avril 2017.
visuel : couverture du livre (c) Justin Delort