
“Le détour” : un premier roman saisissant d’Alexis Weinberg
Premier roman, une parution dans la collection blanche chez Gallimard qui sied à merveille à son format condensé, Le détour d’Alexis Weinberg est une longue lettre qui nous plonge dans l’intimité et le retour du passé d’un homme sur le point de voir sa vie bouleversée.
En pleine nuit, le narrateur commence à écrire une longue lettre à la femme qu’il va peut-être quitter. A la veille d’un bouleversement dans leurs vies, un mot d’un ami de longue date a rendu corps et âme à l’été fondateur de leur adolescence, celui où ils étaient trois camarades à tomber sous le charme de Claire, sensuelle et aspirant à entrer au conservatoire de violon…
Recréant le passé par une langue châtiée et réfléchissant la manière dont cette irruption des mots (et avec eux, des fantômes) bouleverse le présent, Le détour a évidemment quelque chose de proustien. Un brin rétro jusque dans son style, très dense, le texte nous plonge dès les premiers mots dans l’intimité d’un homme et dans sa jeunesse qui l’habite encore. L’écriture devient rite et mue, et l’étonnement nous mène très rapidement sur les sentiers escarpés de ce “détour” qui tient ses promesses. Une promenade dans le passé d’un autre à offrir et à s’offrir.
Alexis Weinberg, Le détour, Gallimard, Collection Blanche, 160 p., 17 euros, sortie le 04/03/2021.
visuel : couverture du livre.