
“L’ANTICORPS” DE JULIO JOSE ORDOVAS : UN PREMIER ROMAN PROMETTEUR
Né en 1976 à Saragosse, Julio José Ordovás signe avec L’Anticorps son premier roman, récit d’une adolescence haute en couleurs dans l’Espagne post-franquiste.
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Par un heureux hasard comme la traduction en permet parfois, le titre original (El anticuerpo) traduit en français résonne étrangement avec le fameux Attrape-Cœurs de Salinger.
En effet, l’écriture vive, rapide, hachée, colle au plus près des émotions du personnage central, égrenant force saynètes tour à tour truculentes, dérangeantes ou drôles.
Toutefois, là où Salinger parvenait à donner une silhouette, une personnalité, à Holden Caulfield, la figure de Jesús peine à se détacher de la galerie de personnages qui l’entoure.
Restent une écriture et un ton impertinents que l’on espère retrouver dans une prochaine œuvre peut-être plus construite.
“J’ai offert à ma tante un rosaire dont les grains étaient des pétales de rose, et à mon père le Nouveau Testament. Je lui ai dit qu’il pouvait le lire comme un western, mais il me l’a jeté à la figure après m’avoir envoyé chier par le plus court chemin.” p. 118
Julio Julio José Ordovás, L’anticorps, trad. de l’espagnol par Isabelle Gugnon, L‘Olivier, sortie le 17 mars 2016, 143 p., 16,90 euros.
visuel : couverture du livre.