
« Vintage» de Grégoire Hervier, C’est la guitare qui fait l’homme
Sur la photo de couverture, il apparaît plutôt angélique mais méfiez-vous des apparences, Grégoire Hervier est un obsédé…de musique. Et il s’en donne à cœur joie avec son nouveau roman, « Vintage » construit comme une chanson, avec ses différentes parties conçues en forme d’intro, de refrain et de couplets, et des remerciements présentés comme les crédits que l’on pourrait lire sur la couverture d’un disque.
Dans ce livre qui se lit quasiment d’une traite, l’auteur commence par nous plonger dans l’univers de sa passion, celle des guitares vintage, mystérieuses et chargées d’histoire qui aiguisent la folie des riches collectionneurs. Son héros est un vendeur, restaurateur d’instruments, et en ce sens noblement doté pour cette histoire qui va entraîner le lecteur dans une instructive petite aventure où l’on va glaner quelques détails cruciaux de l’histoire du rock et revisiter tout en douceur ce qui fait la psychologie du guitar hero. Le goût de l’argent et de la gloire, le plagiat et l’oubli ; la capacité à affirmer son style plutôt que de singer celui des autres… Tout cela affleure subtilement tout au long d’un road-trip dont le but, au départ, est quand même de récupérer quelques millions d’euros et de permettre au narrateur de se mettre au vert jusqu’à la fin de ces jours. L’histoire se terminera autrement mais pas forcément aussi mal que le héros pouvait l’imaginer. Peut-être passera-t-il à côté de l’amour et de la lumière mais il apprendra finalement une chose essentielle : c’est la guitare qui choisit l’homme et non l’inverse.
« Vintage», Grégoire Hervier, Au Diable Vauvert, septembre 2016