
Les 500 ans de Thérèse d’Avila
Christiane Rancé, romancière, nous présente la passion de Thérèse D’Avila à l’occasion de son 500e anniversaire.
Thérèse d’Ávila n’est pas une sainte comme les autres : première femme proclamée docteure de l’église, elle est une référence, pour : Verlaine, Marguerite Yourcenar, Cioran, parmi tant d’autres.
C’est le 500e anniversaire de la naissance de Thérèse d’Ávila le 28 mars.
LES VOLS DE L’ESPRIT
Elle connaît des lévitations, qu’elle appelle des vols de l’esprit.
Elle essaie de résister, à ces lévitations.
L’auteur dresse un portrait de l’Espagne de cette époque, très tumultueuse, où même dans les monastères on ne se mélange pas.
Thérèse est frappée, par l’humanité de Jésus, comme PaulClaudel, le fut en son temps.
Elle reproche à cette obligation de paraître, qu’imposent les codes sociaux de détourner les âmes du recueillement.
En écrivant son propre manuel d’édification pour les jeunes filles, elle veille à les libérer de tout conditionnement.
« Se déprendre de tout pour se donner totalement à tout », c’est une de ses maximes favorites.
La pauvreté qui mène au détachement intérieur, mène à la liberté d’esprit, seule voie pour permettre l’abandon total à dieu.
Thérèse a donné beaucoup d’importance en autre à la prière, comme à l’oraison et elle a mené une vie d’ascèse.
C’est une femme libre, et très populaire, en son temps.
Les foules venaient, pour la voir en grand nombre.
Son enseignement, à travers ses œuvres, comme » le château intérieur », se rapproche, par certains côtés des maîtres zen.
Elle insiste, sur l’importance du cheminement, et de la méditation qui la mène vers la perfection, avec l’oraison.
Le travail de l’auteur, très littéraire est considérable et mérite le respect.
Thérèse a restauré, l’ordre du carmel, chez les femmes et a suscité la vocation de sain jean de la croix (qui a restauré le carmel, chez les hommes).
Il faut bien entendu distinguer Thérèse d’avina, de Thérèse de Lisieux de Normandie.
Thérèse d’Avila a fait beaucoup, pour la condition des femmes, qui à cette époque, n’avait pas le droit d’étudier.
Elle a commencé à lire, par-dessus l’épaule de ses proches.
La femme devait servir.
« Quand sera brisé l’infini servage de la femme, quand elle vivra pour elle et par elle, l’homme, jusqu’ici abominable, lui ayant donné son renvoi, elle sera poète, elle aussi. La femme trouvera de l’inconnu. »
Arthur Rimbaud
La passion de Thérèse d’Avila Christiane Rancé, éditions Albin Michel, mars 2015,299 pages, 19,50 euros.