Kristjan Gudmundsson  Dessins et Dessins Olympiques

Kristjan Gudmundsson Dessins et Dessins Olympiques

………Le mot dessin tire son étymologie du mot « dessein », concept, projet, une chose de l’esprit, un sens qui est plus proche de ce que Gudmundsson veut exprimer et pour lequel le dessin est une pratique autonome, capable de véhiculer des réflexions au même titre que d’autres expressions artistiques. En évoquant le mot dessin on pense aussi à l’écriture, tant ces deux mots sont liés à une étymologie grecque commune, graphein, qui signifie « écrire » et d’où sont issus « graphisme » et « graphie », des mots qui sont intimement liés au tracé de la ligne, l’inscription des signes et une matière chère à Gudmundsson qu´est le graphite qu’il utilise par exemple pour ses Dessins Olympiques. Chaque dessin est composé de 4 lignes horizontales en graphite de 130 cm de longueur et accompagné d’un objet d’athlétisme homologué par l’Association internationale des fédérations d’athlétisme ( IAAF ) et faisant ainsi référence aux Jeux Olympiques. Plutôt que d’utiliser le graphite pour dessiner les lignes à la main Gudmundsson fait de chaque dessin un reliefs sculptural et lui attribue un genre en posant des instruments d’athlétisme à côté, tel que le poids féminin ou le poids masculin (différence de taille et de poids pour les épreuves de lancer du poids). « Est-ce que tu as vu un dessin masculin ou féminin » me demanda-t-il avec une subtile graine d’ironie quand je l’ai interrogé à propos des Dessins Olympiques.
Certes le titre des oeuvres nous renvoie à la plus grande compétition sportive dans le monde et ce n’est pas par hasard si Gudmundsson achète le graphite qu’il utilise à Nuremberg, la ville natale de Dürer, qu’il considère le plus grand dessinateur de tous les temps. En dehors des liens esthétiques entre les lignes en graphite et les objets d’athlétisme et l’énergie qu’ils dégagent, n’y aurait-il pas une volonté de nous amener à réfléchir sur un éventuel rapport entre le dessin et la compétition physique dès l’origine ? Deux champs apparemment fort éloignés l’un de l’autre, mais qui pourtant se croisent, s’interrogent, se nourrissent et qui ont des liens qui les unissent par exemple au travers des classements, concours, compétitions, trophées et des prix.
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Kristján Guðmundsson a représenté l’Islande à la Biennale de Venise en 1984 et en 2010 il reçoit un des plus prestigieux des prix nordique, Carnegie Art Award pour ses Sound-absorbing paintings. En dehors de nombreuses expositions monographiques et collectives à travers le monde, Gudmundsson a participé récemment à des expositions tel que Ends of the Earth : Land Art to 1974 au Musée d´Art contemporain de Los Angeles ( MOCA) et Haus der Kunst à Munich et Explorateurs au Musée de l’Abbaye Sainte-Croix, Ville des Sables d’Olonne en 2012. L’exposition Dessins et Dessins Olympiques à la Galerie Martine et Thibault de la Châtre est la première exposition à Paris de Kristján Gudmundsson depuis sa participation à l’exposition inaugurale du Centre Pompidou en 1977 Ça va, ça va, où il avait exposé à côté de son frère Sigurdur Gudmundsson et de leurs amis Hreinn Fridfinnsson et Thordur Ben Sveinsson.
Laufey Helgadottir

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