Jorge Enrique | Panorama

Jorge Enrique | Panorama

19 August 2017 | PAR Nussbaum-Emma

La galerie est heureuse de présenter la sixième exposition en France de l’artiste cubain-américain Jorge Enrique.

Avec Panorama, nouveau corpus composé d’œuvres sur panneau et sur papier, l’artiste interroge les frontières entre la peinture et la sculpture. Pour cela, il nous propose une vision du monde inspirée – si ce n’est façonnée – par les technologies modernes. Documentant un travail de recherches personnelles sur Berlin après la seconde guerre mondiale et, par dérivation, sur le paradoxe d’une action humaine qui construit et détruit tout à la fois, l’artiste a utilisé le prisme de logiciels tels que Google Earth pour observer le monde. La lecture politique est cruciale dans le travail d’Enrique pour qui l’effacement formel symbolise autant les destructions que la vision mémorielle de réalités oubliées.

« Tourné vers l’abstraction et le conceptualisme, Jorge Enrique utilise une large gamme de supports : dessin, peinture, sérigraphie, sculpture, installation. Sa pratique privilégie les matériaux – il façonne le bois, le métal, le papier, l’époxy et la résine pour créer des objets complexes et donner une nouvelle dimension à ces matériaux ordinaires. Ses œuvres ressemblent à des palimpsestes mûrement réfléchis dont l’histoire peut être comprise à travers l’effacement, l’abrasion, le raclage et la stratification que l’artiste applique sur les couches de matière. La physionomie complexe de la surface des œuvres de Jorge Enrique rappelle les notions de désintégration, de réutilisation, d’âge, de signification et d’images cachées.
Le travail de l’artiste trouble la distinction entre l’image et l’objet, entre la peinture et la sculpture. A partir d’un projet conceptuel et suivant de nombreuses étapes de création, Jorge Enrique réalise des œuvres « texte-objet » ainsi que des peintures qui résonnent comme des symboles chargés de culture. La complexité du lustré des tableaux ainsi que la nature linéaire puis ondulée de ses sculptures installent une tension entre l’œuvre et le vide. Exposées en dyptiques, tryptiques ou plus, leur répétition rappelle l’influence de l’art minimaliste présent depuis un demi-siècle.
Les œuvres de Jorge Enrique explorent la synthèse des contraires : contrôlées et spontanées, rationnelles et intuitives, réelles et fictives, permanentes et éphémères. Elles combinent la pureté d’une expérience visuelle abstraite avec celle d’une exubérance de couleurs saturées, de surfaces brillantes comme du verre, de reflets métalliques. Pour tout cela – qu’ils s’agissent de couches de peinture englobées, superposées, rognées ou de tableaux sculptures serpentins – ses œuvres offrent au spectateur plus que ce que l’œil peut voir. »

Wendy Blazier
Historienne de l’art
Miami, 2017

IMANY
La dévorée
Nussbaum-Emma
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