Francine Van Hove, “Matins”

23 April 2011 | PAR galerie_alain_blondel

Francine Van Hove peint par admiration pour la grâce animale des jeunes femmes qu’elle emploie comme modèles et pour les jeux de la lumière du jour sur leur corps et sur leur environnement dans l’atelier. Les modèles collaborent à la recherche et à la mise au point des poses qu’elles devront garder pendant des heures et des heures; des séances de dessin préparatoire permettent au peintre d’en vérifier le naturel en même temps que l’originalité et les qualités graphiques et sculpturales.

Cette exposition couvre sa production des années 2009-2011. Comme toutes les précédentes, elle compte plusieurs tableaux de dormeuses. Les autres personnages qui sont réveillés donnent l’impression de vouloir prolonger le bien-être qu’elles ont connu pendant leur «plein sommeil». Elles s’attardent dans leur lit avec un livre ou se laissent fasciner par le petit écran en buvant leur café ou leur thé du matin. Elles ne sont manifestement pas pressées de s’habiller pour sortir et affronter le monde extérieur. Chacune vit seule ce moment privilégié et psychologiquement hors du temps. Tout est encore simple et intime.

A cette première simplicité s’associe celle des décors : un coin d’atelier ou d’appartement. Le dit appartement se réduit à une petite pièce sommairement meublée, ou à un drap et des coussins, à un vieux bol ébréché, une petite cuillère et un morceau de sucre sur une nappe blanche, un ou deux sièges et des postes de télévision datant de l’époque révolue où ce genre d’appareils se distinguaient encore des ordinateurs et de tous les écrans plats à venir, des piles de livres, un canapé à géométrie variable recouvert d’un châle brodé à franges… Tous ces objets magnifiés par la lumière où ils baignent et la capacité du peintre à nous rendre leurs matières visuellement sensibles grâce à son sens exceptionnellement développé du «toucher visuel».

Nus ou à demi-dévêtus enroulés dans des peignoirs de coton ou des serviettes de bain, les corps des modèles sont pour le peintre autant de prétextes à perpétuer la tradition de la peinture classique dans laquelle elle s’inscrit de façon volontariste depuis ses débuts.

Ita Rose
VIENS DEDANS, ECOUTE COMME JE SUIS PRESQUE NU
galerie_alain_blondel

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration