Exposition David Samblanet et Olivier Diaz de Zarate

03 November 2015 | PAR contact38

Exposition des oeuvres de David Samblanet et Olivier Diaz de Zarate

Des séries “Miroir noir” à “Nous devons découvrir par nous-mêmes ce que mourir veut dire” l’effacement s’installe progressivement. L’instant est saisi dans sa superposition à d’autres strates concomitamment à l’émergence de son hiccéité.
Opacité, transparence, superposition, emboîtement illusionnent nos certitudes. Quelle est l’image première? Où le Réel s’inscrit-il dans ses deux séries photographiques? De plus, “L’ivresse des profondeurs” et “Fais-moi tomber encore une fois” ne répondent pas davantage. Avant de se lancer dans son dernier combat, Macbeth ne déclarait-il pas “la vie est une histoire racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, qui ne signifie rien”?
“La pensée du chaos et de l’insignifiance prend ainsi le dessus au moment du contact avec le réel”, écrit Clément Rosset dans Le réel et son double (1).
Ainsi David Samblanet se saisit-il d’images photographiques préexistantes et exerce-t-il des opérations infographiques, oblitérant visages et corps de tout signe distinctif par l’adjonction de polyèdres. Dès lors, ces personnes devenues personnages, sont plongées dans un “chaos” visuel. Songeons aux propos d’Emmanuel Lévinas sur le visage, que nous pourrions étendre au corps même des boxeurs, puisque selon lui, c’est l’endroit où la peau y est la plus nue et la plus démunie. Un “visage, est exposé, menacé, comme nous invitant à un acte de violence” déclare Emmanuel Lévinas dans Ethique et Infini (2). Une exposition en écho avec “le débat actuel sur l’art de la figuration ou plutôt de son impossibilité à l’ère de notre temps” selon David Samblanet.

(1) Clément Rosset, Le réel et son double, Paris, Gallimard, 2002, p.51.
(2) Emmanuel Lévinas, Ethique et infini, Paris, Le livre de poche, 2006, p. 80.

Virginie ANDRIEUX – PRAGOUT
Professeur agrégée d’Arts Plastiques

Olivier Diaz de Zarate :

Comment aujourd’hui signifier l’art dans la peinture contemporaine? Tout le travail ici fut de créer un nouveau langage en recréant une nouvelle dialectique picturale d’une proposition radicale du carré noir suprématiste, à l’affirmation comme évidence n’ayant nul besoin de preuve du Caravagisme.
En assumant le long apprentissage et jalonnement des peintres classiques et de leurs techniques, il ne peut y avoir de création sans connaissance de leurs enseignements… de l’immanence du peintre à la transcendance de l’œuvre, le modèle, la lumière, la chromie, la composition, tout ce qui permet la belle ouvrage.
Avoir le choix de s’approprier la palette consacrée et celle du numérique.
S’émanciper d’une lecture substantielle afin d’accéder au formel.
L’illusion est la grande absente. Olivier Diaz de Zarate ne représente qu’une réalité, sans en masquer un détail, sans corrompre l’essence même. Il photographie ces hommes pour enfin peindre la vie. Ici, photographie et peinture se côtoient tel le miroir et son reflet dissocié.
Le souvenir des portraits des peintres du Nord ressurgit dans ces regards fixes, dans le sens quasi sacré de ces femmes et hommes, dans leurs silences. Ces formes sont intérieures, elles semblent s’être échappées. L’artiste les capte, assemblage de petits carrés, un code, une essence personnelle raffinée par le travail de l’artiste.

DATES
Du mercredi au dimanche, du 6 novembre au 10 décembre, de 14 h à 19 h

INFOS / RESA
0468428176
8 Rue Des Remparts, Bages

Les Bons Contes font les Bons Amis
Exposition Asthenot à Ciel Rouge du 2 au 30 novembre 2015. Vernissage le 7.
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