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[Interview] Nicolas Parpex, directeur du pôle Industries créatives chez Bpifrance et pilote de La French Touch, partenaire de la Semaine de la Critique
En 2022, la French Touch a lancé son Prix remis à un film audacieux, en association avec la Semaine de la Critique. L’année d’après, on rencontre celui qui l’anime, Nicolas Parpex.
Parlez-nous, Nicolas Parpex, de l’action de la French Touch dans le milieu culturel…
Nicolas Parpex : Pour commencer, la French Touch a été initiée par BpiFrance, la banque des entrepreneurs. Elle est un mouvement réunissant entreprises et autres acteurs économiques, lancé dans le but de faire rayonner l’excellence française dans une foule de domaines. Il y a trois ans et demie, son action du côté des industries créatives et culturelles a commencé. Les deux angles auxquels nous nous attachons sont les suivants : on accompagne des acteurs de ces industries en financements, en investissements ou en conseil. Depuis le lancement du Plan French Touch, 4,5 milliards d’euros ont été déployés. L’autre angle est l’union de ces acteurs dans un même mouvement, de manière à composer un récit commun pour ces industries créatives. Un processus inédit. Nous croyons fortement à la transversalité entre typologies d’acteurs et secteurs.
Remis à l’issue de la Semaine de la Critique, le Prix French Touch du Jury (8 000 euros) doit récompenser l’audace de l’un des films. L’audace est-elle l’une des clés d’une bonne industrie culturelle et créative ?
Nicolas Parpex : Elle est complètement une clé, oui. Elle reste un facteur-clé très commun, dans le succès, et une valeur importante. Donc il est très important pour nous de soutenir l’audace d’un sujet, ou des moyens employés pour le mettre à l’écran. Au final nous sommes fiers de ce Prix, qui a été inauguré l’année dernière. En 2022 donc, il a d’ailleurs couronné Aftersun, qui a eu ensuite un grand succès dans le monde et une pluie d’autres récompenses et nominations, jusqu’aux Oscars. Peut-être qu’on a été face à un cas de “beginner’s luck” pour ce premier Prix remis, mais un tel sacre a montré que cette récompense pouvait avoir autant d’importance que le Grand Prix de la Semaine. À noter que nous laissons le jury de la section le remettre, chaque année : nous estimons rester à notre bonne place en laissant un ensemble de professionnels du cinéma le décerner.
À la Semaine de la Critique, pour concevoir les programmations, il y a une recherche permanente. Dans l’idée, rangeriez-vous la Semaine au final dans le secteur de l’innovation ?
Nicolas Parpex : Oui, la créativité et l’innovation sont proches. Et elles ne le sont pas que sous forme de valeurs d’ailleurs. Tenez par exemple, dans la réalité concrète, on note une convergence forte entre culturel et technologique. Donc on suit, et on participe, à ces “recherches” orientées vers les langages innovants. Ainsi au déjeuner que nous organisons à la Semaine de la Critique le 22 mai, pendant le temps du Festival de Cannes, on trouve des producteurs de cinéma assis à côté de producteurs d’expériences en réalité virtuelle. D’ailleurs, le cinéma a toujours été traversé d’innovations techniques car il est lui-même une innovation technique.
La Semaine de la Critique effectue un vrai accompagnement pour les films retenus : elle travaille avec les artistes. Est-ce une des caractéristiques qui vous a séduit chez elle ?
Nicolas Parpex : Oui, on se retrouve dans leur démarche de valorisation du talent, qu’ils assistent ensuite encore lorsqu’il se rend dans différents écosystèmes (presse, distributeurs…). Au passage, nous lorsque nous finançons, nous tenons à être dans tout l’écosystème. Nous estimons que c’est là notre travail de coachs d’entreprise.
Quels sont les enjeux pour l’avenir de la participation de la French Touch aux récompenses de la Semaine de la Critique, via le Prix qu’elle dote ?
Nicolas Parpex : Déployer ce qui a fait la raison d’être du partenariat, et faire en sorte que les primés continuent à rayonner. Nous voulons aussi poursuivre nos actions dans une logique de transversalité : créer des ponts entre acteurs du cinéma, de la mode, de la photographie, du design… Enfin, nous tenons à ce que tout ce travail continue dans une atmosphère très humaine, par ailleurs. Nous sommes fiers à ce jour de travailler avec l’équipe de la Semaine de la Critique, au sein de laquelle nous retrouvons des personnes qui ont de véritables qualités humaines, valeur très importante à nos yeux.