
“Dima Punk” : à la rencontre de la jeunesse no future du Maroc au PCMMO
Présenté au Panorama des Cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient qui a lieu jusqu’au 11 avril, Dima Punk de Dominique Caubet est un documentaire important sur la jeunesse marocaine, qu’on découvre à travers celle qui maintient la flamme Punk.
Un Punk à Casablanca
Pendant un peu plus d’une heure, la caméra suit Stof, devenu punk 40 ans après le pic du mouvement, en 2006 à l’âge de 14 ans. Nous le suivons de 2010 à nos jours, et le voyons maintenir l’esprit punk. A travers ses pérégrinations, ses rencontres, ses promenades dans les quartiers populaires de Casablanca et ses concerts, nous allons à la rencontre de tout un mouvement alternatif : ceux et celles qui tombent à cause de la drogue, les musiciens, les fêtes un peu secrètes, le style vestimentaire et les crêtes, évidemment…
Une jeunesse sans futur?
Mais c’est aussi à la rencontre du désespoir de la jeunesse de Casablanca que ce documentaire nous convie, avec une photo éclatante et une BO merveilleuse. Cette jeunesse marocaine entre 15 et 29 ans qui se décrit comme “NEET” (“Ni éducation, ni emploi, ni formation”) et représente 2,7 millions de jeunes vraiment sans horizon. L’affirmation identitaire est forte, par le punk, la beauté est au rendez-vous, aussi dans d’autres types de musique, comme une sublime reprise à la guitare de Clandestino de Manu Chao ou un Stabat Mater qui vient nous sortir de la ville. Et néanmoins, les crocs du “No future” n’ont jamais été si mordants, ni si ironiques.
A voir sur Festivalscope jusqu’au 11 avril. Dima Punk, de Dominique Caubet , France-Maroc, 2019 – 62 min.