
Cannes, compétition : Only lovers left alive, un crépuscule raffiné de vampires signé Jarmusch
Sélectionné en dernière minute pour figurer dans la compétition officielle de ce 66ème festival de Cannes, « Only Lovers left alive » ne surprendra pas les fans du dernier Jarmusch. Mettant en couple sa muse, Tilda Swinton avec le beau Tom Hiddelston, Jarmusch nous prouve que c’est avec les vieux vampires qu’on peut faire les films les plus branchés.
Vivant de nuit à Detroit, Adam (Tom Hiddelston) et Eve (Tilda Swinton) vivent la nuit. Il compose de la musique, elle lit, ils sont beaux, branchés et forment un couple gothique et romantique. Leur spécificité ? Ce sont des vampires du 21ème siècle, qui se nourrissent de sang prélevé à l’hôpital et vivant une dolce vita très référentielle et très culturelle. Mais leur univers s’écroule régulièrement quand la turbulente sœur d’Eve, Eva (pétillante Mia Wasikowska) fait irruption dans leur train-train glamour…
Filmé entre deux villes aussi antagoniques qu’envoûtantes la nuit, Detroit et Tanger, ce nouveau Jarmusch est une somme brillante de belles images et de références à l’humour d’autant plus efficace qu’il est d’une finesse inouïe. Pur objet de plaisir esthétique, « Only lovers left alive » surfe sur la vague des vampires avec classe et exhale une aura romantique qui convaincra aussi ceux que « The limits of Control » (2009) avait laissés dubitatifs. Un magnifique film sur… presque rien, avec en cerise sur la prise de sang, John Hurt en vieil ami du couple.
« Only Lovers left alive », de Jim Jarmusch, avec Tilda Swinton, Tom Hiddelston, Mia Wasikowska, John Hurt, 2013, le Pacte, en compétition.