
Paul Landowski : un sculpteur humaniste à la renommée internationale
Habitué du Salon de la Société des Artistes Français, le sculpteur Paul Landowski a signé de nombreuses œuvres visibles dans le monde entier. Le Christ Rédempteur à Rio de Janeiro est la plus célèbre mais Landowski est également, à l’échelle hexagonale, l’un des semeurs du souvenir de la Première Guerre mondiale.

Il est l’auteur de deux sculptures liées à des événements marquants de cette année 2016 qui sera priée, dans quelques semaines, de rejoindre le passé. Il s’agit des Jeux Olympiques de Rio et de la poursuite des commémorations de la Première Guerre mondiale.
Paul Landowski (1875-1961) est l’auteur du fameux Christ Rédempteur à Rio de Janeiro, la figure emblématique du Brésil et l’une des sculptures les plus célèbres de la planète, et de nombreux monuments aux morts, témoignages de l’horreur d’un conflit dont il a été témoin lors de la bataille de la Somme en 1916.
Paul Landowski a été l’un des exposants les plus fidèles du Salon de la Société des Artistes Français, dont la prochaine édition se tiendra à Paris, sous la coupole du Grand Palais, du 15 au 19 février 2017.

Avec trente participations, de 1903 à 1960, Landowski est même un pilier du Salon. A l’instar de nombreux artistes de l’institution, il a été affecté à une section de camouflage en 1916. Marqué par la tragédie qui se déversait dans les tranchées, c’est lors du Salon organisé en 1923 que Landowski reçoit la médaille d’honneur pour la maquette en plâtre de l’œuvre intitulée « Les fantômes ». Considéré comme le monument aux morts le plus bouleversant de sa carrière, le groupe en pierre constitué de sept soldats est achevé en 1935, après 16 années de travail. Il est installé sur la butte Chalmont, dans l’Aisne, lieu clé de la seconde bataille de la Marne en 1918.
Issu d’une famille française d’origine polonaise, Paul Landowski est un artiste renommé. Lauréat du prix de Rome en 1900 pour David combattant Goliath, officier puis commandeur de la Légion d’honneur, il a laissé de nombreuses empreintes de son talent dans Paris. Il est l’auteur d’une sculpture installée en 1914 sous la coupole du Panthéon, Aux artistes dont le nom s’est perdu, d’une statue sur le pont de la Tournelle (inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco en 1991), du tombeau du maréchal Foch aux Invalides et également, entre autres, d’un monument en l’honneur d’Aristide Briand, Prix Nobel de la paix en 1926.
Mais Paris n’est pas la seule ville à avoir ouvert sa porte à Landowski. Outre Rio de Janeiro, prise de haut par les 738 mètres du Christ sur le Corcovado, l’artiste a conçu certaines sculptures du Monument international de la Réformation à Genève et une statue au Mausolée de Sun Yat-sen à Nankin en Chine.

Directeur de la Villa Médicis dans les années 1930 et directeur de l’Ecole des beaux-arts de Paris, la seule ombre au tableau est le voyage qu’il effectue en Allemagne en 1941, avec Paul Belmondo et le peintre André Derain. Il répond au projet de Joseph Goebbels de construire une nouvelle Europe, notamment dans le domaine intellectuel. Cela lui vaudra de comparaître en 1944 devant la commission des Artistes Français. Cette dernière établira que ce voyage avait pour but d’obtenir la libération d’élèves de l’École des Beaux-Arts. La culpabilité de Paul Landowski ne sera pas retenue.

Il réalise de nombreuses œuvres durant les années suivantes. La Porte de la Science est installée à l’entrée de la nouvelle faculté de médecine de Paris de même que Les Fils de Caïn au jardin des Tuileries. Le Retour éternel, situé au sous-sol du crématorium du cimetière du Père-Lachaise à Paris, est le testament artistique de l’artiste avant l’achèvement du Monument à la gloire de l’armée française en 1956.
Aujourd’hui, Paul Landowski est à l’honneur d’un musée-jardin situé à Boulogne-Billancourt, ville dans laquelle l’artiste a travaillé jusqu’à sa mort.