Arts

La Pinacothèque s’agrandit et offre des trésors de l’Ermitage et du Musée des Beaux-Arts de Budapest

25 January 2011 | PAR Yaël Hirsch

Alors que l’exposition “L’or des incas” se poursuit dans les locaux originels de la Pinacothèque de Paris, son directeur, Marc Restellini agrandit les murs et créé, en face, un véritable nouveau musée, comme la capitale n’en a pas vu s’ouvrir depuis des décennies. Autour de ces collections permanentes, constituées d’œuvres éclectiques prêtées au long cours par des collectionneurs, des trésors venues de deux grandes familles européennes : les Romanov et les Esterhazy sont à voir et à revoir jusqu’au 29 mai 2011.

Le nouveau musée de la Pinacothèque ouvre le 26 janvier à Paris. Constitué d’œuvres prêtées à long terme par des collectionneurs privés comme Perez Simon, ce fond permanent contient de véritables joyaux : “Le Christ mort soutenu par la vierge” de Ghirlandaio, une “Danse de mariage” de Brueghel le jeune, une “Odalisque” de Delacroix,  une “Femme assise” de Van Gogh, aussi bien qu’une “Femme à la toilette” de Munch, un “souvenir du voyage” de Magritte, ou un”Lapin et poulet” de Barcelo. Ces fonds sont présentés de manière thématiques et loufoque (“Le tronche” permet par exemple de juxtaposer un Soutine et un Rembrandt, “Le primitivisme” contient aussi bien du Pollock que du Rembrandt, ce dernier érigé en figure fondatrice du mouvement). Et les œuvres constituent  un fond nouveau (au contraire par exemple du Musée du Quai Branly, qui a réuni des fonds existants) remarquable et passionnant. Comme le rappelle le Marc Restellini dans sa note liminaire, le projet de l’île Seguin ayant échoué, la Pinacothèque est “le premier musée, né à Paris, depuis fort longtemps”. Un musée constitué de collections privées d’œuvres par définition éclectiques car choisies. Ainsi, la Pinacothèque pourrait bien devenir le “musée à taille humaine” qui manquait  tant à Paris, alors que Londres a son “Courtauld Institute”, New York sa “Frick Collection” et Los Angeles son “Norton Simon”.

Voulant rendre hommage aux collectionneurs qui seraient à l’origine de tous les musées du monde, la Pinacothèque  fête son statut de musée  en organisant dans  sa nouvelle aile deux expositions sur des grandes familles de collectionneurs : les tsar de Russie Romanov, et les princes hongrois Esterhazy. De même que la Pinacothèque avait fait venir des trésors du Rijsksmuseum, l’an dernier (voir notre article), de même, elle permet cette année aux parisiens de voir des pièces époustouflantes des collections de L’Ermitage et du Musée des Beaux Arts de Budapest.  Dans chacune des deux exposition, l’accrochage suit l’ordre chronologique  : pour les monarques russes, de Pierre le Grand à Nicolas 1ier (XVIIe et XIXe siècles) ; pour les chefs de familles hongrois  : du grand palatin Paul à Nicolas II (XVIIe-XIXe siècles).

Du côté des Romanov, on ne manquera pas “David et Jonathan” de Rembrandt, “L’entrée de Marie de Médicis à Lyon” de Rubens, l'”Annonciation” de Murillo, les “Préparatifs de la Crucifixion” de Francisco Ribalta, le “Christ Tout-Puissant” du Titien et dans les collections françaises, les dessins d’architecture de Charles-Louis Clérisseau(voir ci-dessous).

Du côté Esterhazy, on peut voir “Les pèlerins d’Emmaüs” du Tintoret, le “Christ en croix” de Véronèse, un superbe paysage vénitien de Bellotto, “La vierge et l’enfant” de Raphaël, “La Sainte famille” de Murillo et surtout une  “Lamentation du Christ mort” sortie de l’atelier de Lucas Cranach l’Ancien qui parvient à rendre les couleurs glaçantes.

Vous pouvez télécharger votre guide de l’exposition qui se conserve comme un beau livre sur votre i-phone ou votre i-pad (4.99 euros).

 

 

 

Photos :

Atelier de Lucas Cranach l’Ancien, “Lamentations sur le Christ mort”, c. 1525-1520, c. Musées de Beaux-Arts, Budapest

Rembrandt, David et Jonathan, 1642, c. Musée de l’Ermitage, photo Pavel Demidov.

Murillo, La Sainte famille et le petit Jean-Baptiste, 1668-70, c. Musées de Beaux-Arts, Budapest

Infos pratiques

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

3 thoughts on “La Pinacothèque s’agrandit et offre des trésors de l’Ermitage et du Musée des Beaux-Arts de Budapest”

Commentaire(s)

  • Oh my fucking god ç’a l’air fantabulax.

    January 25, 2011 at 17 h 27 min

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