Le Rêve d’Ali Soltani à la galerie Nicolas Flamel à Paris : Et l’art devient espoir
Jusqu’au 22 janvier, la galerie parisienne propose l’exposition « Le rêve d’Ali Soltani, un ciel ailleurs», une invitation à découvrir l’œuvre surréaliste d’un artiste iranien complet et fortement influencé par la peinture de Salvador Dali.
C’est une exposition qui montre une fois de plus le caractère universel de l’art iranien, savant mélange d’une tradition héritée de plusieurs siècles et d’emprunts culturels divers, notamment occidentaux, que propose actuellement la galerie Nicolas Flamel à Paris. En effet, l’établissement ouvre ses portes à Ali Soltani, pour sa première exposition solo dans la capitale mais qui a déjà participé à plus de 45 expositions individuelles et en groupe à travers le monde. Et le moins que l’on puisse dire est que cet artiste complet, peintre, sculpteur et musicien de renom, montre à lui seul la richesse de l’art iranien. Elevé dans une famille où l’art est omniprésent, Ali Soltani découvre dés son plus jeune âge la sculpture (grâce à sa mère), la poésie persane et la musique, les instruments traditionnels (le setar et le santour) mais aussi l’opéra, le piano et la musique classique.
La découverte de l’œuvre de Dali et de l’Espagne, un tournant décisif
Au début des années 80, à Téhéran, Ali Soltani, encore adolescent, découvre l’œuvre de Salvador Dali. Un véritable choc artistique que l’on retrouve dans de nombreuses œuvres de l’exposition comme dans L’Ame du palais de Saad Abad, fortement influencée par l’artiste catalan excentrique. La longue guerre entre l’Iran et l’Irak dans les années 80 va permettre à Ali Soltani de se tourner un peu plus vers l’oeuvre de Dali et du surréalisme en général.
Il part avec sa famille en Espagne et sous le soleil ibérique il poursuit des études artistiques à Madrid et Tenerife, où il obtient un diplôme en peinture, arts plastiques et design graphique.
Surtout, il recopie les oeuvres de Dali mais aussi de Miro, un autre artiste espagnol très populaire, et du belge René Magritte. Le niveau est compliqué car il n’est pas aisé de reproduire les peintures de Dali et de Magritte mais comme Ali Soltani le dit lui-même, on apprend beaucoup plus dans la difficulté que dans la facilité. Désormais, il choisit sa voie, un surréalisme où l’imagination se dévoue au service de l’espoir, ce même espoir qu’il joue dans sa musique et qui lui a permis de se produire en Espagne et en Iran.
Un voyage surréaliste, de l’Iran au sommet des rêves
Toutes les œuvres présentées, peintures et sculptures, sont très influencées par des artistes modernes et surréalistes en particulier. Il y a chez Soltani du Dali bien sûr mais du Magritte, du Kandinsky, du Miro mais également du Chirico et du Hopper. Comme chez tous les surréalistes, les interprétations diverses sont possibles sur certaines œuvres. Par exemple dans Le Paradoxe de la vie, l’oiseau surmonte la lampe mais d’autres curieux verront une aubergine ou un instrument de musique iranien, ce qui n’est pas sans rappeler l’expression de Lautréamont dans Les chants de Maldoror, « Beau comme la rencontre fortuite d’un parapluie et d’une machine à coudre sur une table de dissection ».
Le dénominateur commun à toutes ces œuvres est cet horizon lumineux et rassurant. Dans Au bout du rêve ou Sur la route d’Ispahan, où le désert est symbolisé par une épaisse couche de peinture noire, un avenir apaisant s’éclaircit toujours au bout du chemin.
Christophe Dard
VISUELS
–Le paradoxe de la vie 150 x 100 cm
–Au bout du rêve 150 x 100 cm
–Daast o Badan 40 x 12 cm
–L’âme du Palais de Saad Abad 150 x 100 cm
-Ali Soltani en train de jouer du Setar
–En une de l’article : Lady of my dream – Last wish 120 x 80 cm