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Roman-Photo : un objet culte identifié et exposé au Mucem [Marseille]
Né après-guerre en Italie, le Roman-Photo est un objet culte encore peu identifié si ce n’est par son succès d’édition (encore 230 00 exemplaires de Nous Deux vendus par mois aujourd’hui). Jusqu’au 23 avril 2018, l’exposition du Mucem fait brillamment le tour de ce véritable lieux de mémoire de la culture populaire.
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Il y a donc les débuts italiens, l’importation rapide en France et un peu partout en Europe. Romances en photo et bulles, les romans-photos ont donné lieu à des séries cultes, fait vivre des magazines, fait rêver beaucoup de femmes. Les conditions de tournages sont proche de celles du cinéma et le genre crée des stars : Sofia Loren à 16 ans ou les chanteurs de Salut Les Copains se prêtant au jeu. Moralité : dès le début ce format a été scruté (Le mensonge amoureux d’Antonioni en 1949), critiqué pour son impact sur les mœurs (par entre autre Elsa Triolet et Madeleine Renaud) et copié pour son effet (par des publications catholiques comme par le Parti Communiste).
Après avoir parcouru un sympathique salon de lecture (dont certaines ne se font que d’une seule main, la fameuse série des Satanik et amenant intelligemment les hommes à ce format …) l’on arrive à la troisième partie de l’exposition et sans doute la plus intéressante : celle des détournements. Sur le mode erotico-drolatique par Hara-Kiri, pour les premières campagnes de prévention du sida, ou même par Debord et le situationnisme.
Et l’on revoit avec liesse et toujours autant de jubilation le sketch « Nous quatre » des nuls qui fait écho en 1992 à la fameuse Cité de la peur. Une exposition culte, pop, intelligente et remarquable à voir au Mucem avant le 23 avril.
Visuels : photos prises dans l’exposition (c) YH