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[New-York] Björk fait son coup pub au MOMA

[New-York] Björk fait son coup pub au MOMA

29 March 2015 | PAR Yaël Hirsch

Alors que les fans de l’elfe à la voix de cristal exultent, marqués par la sortie de son nouvel album Vulcanura (Believe), Björk s’est offert le MOMA comme courroie de promotion. Trois espaces du mythique musée de New-York lui sont dédiés. Alors que la muse du vidéaste Matthew Barney est liée à de nombreux artistes, cette exposition est extrêmement déceptive car aucun lien n’est fait. On peut parler d’animation, de culte de la personnalité et de coup de pub, mais surtout pas d’art. 25 dollars, ça fait un peu cher pour voir une série de sports publicitaires

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Affiche rose fuchsia du plus bel effet, série de concert organisé par la chanteuse un peu partout dans New-York pour fêter Evènement et projection en noir et blanc de Björk sur plus haut mur intérieur du bâtiment : les appel de phares sont nombreux et l’expo est un évènement. Au 2ème étage, deux espaces de projection sont accessibles par le commun des mortels qui a payé son ticket. Deux attractions qui durent dix à vingt minutes et où on fait la queue, comme à Dinseyland. Première étape : un grand cube noir, où le visiteur est convié à asssiter à une projection du clip d’un titre du nouvel album « Black Lake ». La vidéo est signée par le jeune vidéaste californien Andrew Thomas Huang et met en scène Björk seule dans un pays nordique et volcanique imaginaire. Le plus arty sinon artistique dans ce clip aménage est la technique : le son circule entre les deux espaces plans.

En sortant de 10 minutes de ce solo déguisé, le spectateur est invité à un youtube géant, avec la projection sans explication de la trentaine de clips de la chanteuse. Si certains sont signés Lars von Trier, Spike Jonze ou Michel Gondry, toujours pas de trace de mise en perspective de l’influence de l’art contemporain sur le petit monde de Björk.

Quand nous arrivons au 4ème étage, nous apprenons qu’il faut des tickets spéciaux pour voir l’intégralité de l’exposition. Ceux-ci sont distribués le matin et partent en général en quelques minutes. Sold out ! Fans de Björk, vaut donc mieux prévoir votre visite aux aurores pour éviter les frustrations. Nous finissons par convaincre que nous devons absolument voir toute l’exposition pour écrire et entrons dans la troisième attraction Björk. Commençant sur une série de partitions, « The Triumph of the heart » (c’est le nom du sanctuaire) propose une balade à travers les 7 albums de Björk.

Dans un subtil mélange de muséographie statique et ultra-réaliste des années 1930 et de hightech très poussée avec un i-phone pour audioguide s’adaptant à chaque salle, on entre dans l’univers de la chanteuse. Salle après salle une vois développe dans un anglais lyrique l’histoire de « la fille » (« There was a girl ») tandis que l’on peut voir des mises en scènes d’un mannequin à son effigie. A ceci s’ajoutent quelques reliques, parcimonieusement déployées.

Alors que « lafille » fête ses 50 ans cette année, l’effet poupée du musée Grévin fait sourire de kitcherie, mais laisse sur sa faim si on cherche le lien entre l’art de Björk et la créativité contemporaine. Björk au MOMA, c’est donc une expo qui annonce l’album, dans un coup de pub un peu mégalo que seuls les plus fans des fans pourront encaisser sans avoir l’impression qu’on se moque d’eux. Amis en visite à NYC passez votre chemin et allez plutôt voir l’exposition Dubuffet…

visuels / YH

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Bastien Stisi
Journaliste musique. Contact : [email protected] / www.twitter.com/BastienStisi

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