
“Los Modernos” : Un dialogue des arts entre France et Mexique au Musée des Beaux Arts de Lyon
Ce lundi 5 mars, c’est le dernier jour pour voir l’exposition Los Modernos au Musée des Beaux Arts de Lyon. Organisé en partenariat avec le Museo Nacional de Arte / INBA de Mexico où il a eu lieu en 2016, cet événement dresse le portrait d’une rencontre culturelle en même temps qu’il reflète un siècle d’Histoire de l’Art.
[rating=4]
Pour ceux et celles qui ont apprécié la scénographie de l’exposition à l’Orangerie (Paris, lire notre article) en 2013, Lyon était une étape nécessaire : jusqu’au 5 mars 2018, Los Modernos met en perspective l’art moderne mexicain et les grands courants et artistes européens du 20e siècle avec lesquels cet art a été en dialogue. “La peinture mexicaine moderne est le point de convergence de deux révolutions : la révolution sociale mexicaine et la révolution artistique de l’occident”, nous dit le poète Octavia Paz. Tout dans l’exposition du Musée des Beaux Arts de Lyon le prouve. Avec un focus sur le début du siècle où l’on observe Diego Riviera apprendre du cubisme, mais aussi Geran et Lola Cuelto s’inspirer de Guignol pour leurs marionnettes, Roberto Montenegro ou Maria Izquierdo des portraits fauves ou nabis.
A contrario, le Mexique est une terre de voyage et d’inspiration : les photos de Henri Cartier-Bresson ou Mark Strand, les tableaux de Picasso et bien sur les oeuvres de surréalistes comme Max Ernst, Dorothea Tanning, André Masson ou Wolfgang Paalen portent la trace mystique des grandes légendes mexicaines. En fin de parcours, ce surréalisme fait effet boomerang, avec des toiles de Frida Kahlo mais aussi des oeuvres d’autres artistes latino-américain come Wilfredo Lam. Alors que côté photo, l’on voit comment Graciela Iturbide ou Pablo Ortiz Monasterio se sont approprié la technique occidentale pour montrer d’autres aspects du Mexique, la dernière sale de l’exposition montre comment, aussi après la Seconde Guerre, la “Ruptura” (courant mexicain) flirte avec l’abstraction. Les allers et retours sont parfois vertigineux et la somme d’œuvres conséquentes; on peut donc se perdre dans cette exposition “Los Modernos”, mais avec délices et surtout la joie de découvrir de nombreux artistes mexicains qui entrent en résonance avec l’avant-garde européenne et nord-américaine.
visuels : photos de l’exposition (c) YH
affiche : Roberto Montenegro, Pescador de Mallorca [Pêcheur de Majorque], 1915, Huile sur toile, MUNAL, Museo Nacional de Arte, INBA, México. Droits réservés