
Les liens des mondes : synesthésies angéliques autour de Claudine Drai à Venise
Dans le cadre de la biennale de Venise la Magazzino Gallery du Palais Contarini-Polignac expose le travail de l’intense Claudine Drai aux côtés de créations du corsetier et brodeur Hubert Barrère, avec des poèmes d’Olivier Kaeppelin et des créations originales du chef du Grand Véfour, Guy Martin.
“J’ai un monde d’errance“, explique Claudine Drai pour parler avec intensité et sensibilité de son travail. “Un monde de papier qui grandit à l’intérieur” et que la plasticienne a ouvert dans la joie de la complicité à trois autres créateurs. C’est le poète Olivier Kaeppelin, directeur de la Fondation Maeght qui met des mots sur cette rencontre qui lie les mondes. Il la place sous le signe de l’ange : “La douleur de l’ange / C’est l’addition infinie de ses noms/ Mais sa joie est / L’innombrable de ses vie“, écrit-il dans le texte qui sera gravé au cœur de l’exposition. Une vision atemporelle et éthérée de l’ange, donc. Une vision spirituelle d’après désastre où il faut construire ou reconstruire un monde : C’est le “retour de l’ange”.
Pour aller avec les travaux fragiles et immaculés de Claudine Drai, Hubert Barrère proposera des créations en matières très légères comme la crêpeline et Guy Martin, qui nous a conviés en son fief au Grand Véfour pour nous donner au sens propre un “avant-goût” de l’exposition “Le lien des mondes” a imaginé des fragments de meringue, de miel et d’épices réunis en blocs quasi-transparents. Elles se dégusteront dans le bon ordre, résistant à l’humidité de la lagune, en mai. Tandis que ces anges vont donner leurs couleurs aux sous-tasses du café Illy pour cette biennale de Venise 2017, on a hâte de voir le Palais Contarini-Polignac au mois de mai. S’il ressemble un peu à l’atelier de Claudine Drai, il aura des airs de Chapelle Sixtine.
Visuel : Guy Martin, Hubert Barrère, Claudine Drai et Olivier Kaeppelin dans l’atelier de Claudine Drai devant les œuvres du Lien des Mondes, janvier 2017. © Adagp, Paris 2017.