
La laine de Sheila Hicks au Musée Carnavalet
Dans le cadre du Festival d’Automne, la plasticienne Sheila Hicks déroule des pelotes et ses tentures dans les jardins du Musée Carnavalet, un beau symbole pour ce lieu qui s’apprête à fermer cet automne pour des longs travaux d’au moins trois ans.
Apprentissages se déploie en trois temps et en trois lieux fort différents : Carnavalet (septembre), des vitrines parisiennes (octobre) et le théâtre des Amandiers de Nanterre (décembre). Pour le musée, la plasticienne américaine installée à Paris depuis 1964 a rempli les espaces vides, fermé les fenêtres de la galerie des marchands, et a entouré la Victoire. Rien d’ostentatoire ici, le lieu est respecté, mais augmenté des touches de couleurs vives cachées dans les entrefilets des discrétions des jardins à la française.
Alors, dans les jardins de ce musée désormais vide et en accès libre, l’artiste dialogue avec l’histoire et la mémoire du lieu. Sous les Arcades elle a tissé de long pans colorés. Elle a également pensé comme des “Broderies” la façon dont on pourrait remplir les courbes, les pleins et les déliés des buissons taillés comme des pierres précieuses. C’est bien la Victoire, cette statue qui a cheminé du Châtelet au secret de la belle cour que Hicks qui nous parle le plus. S’amusant de la présence de ses ailes l’artiste, sans la couvrir, l’entour de moyens d’envols. Une cascade de laine ici, et des boules (en)pelotées au sol pour mieux atterrir.
Une jolie façon de dire au revoir et à bientôt à ce magnifique musée.
Sheila Hicks, Paris s’éveille, Ivry-sur-Seine, 1990 Détail de l’installation, laine, 460 x 280 cm Courtesy de l’artiste © Cristobal Zañartu