[Expo] Les artistes libanais Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, à l’honneur au Jeu de Paume
Le Jeu de Paume de Paris invite Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, deux artistes libanais venus présenter une sélection d’œuvres autour de la réflexion sur les enjeux de la représentation dans les sociétés contemporaines. est Composée en plusieurs chapitres, l’exposition « Se souvenir de la lumière » est un peu inégale.
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L’exposition séduit d’entrée de jeu par son caractère historique : les deux artistes prennent la guerre civile libanaise comme point d’ancrage. Dans la première salle, un pan de mur se dresse devant nous, il s’agit du « Cercle de confusion » (1997), une vue aérienne de Beyrouth. L’image, réalisée à partir d’un collage (3000 fragments photographiques) sous forme de « post-it » invite le spectateur à s’en emparer d’un bout pour révéler par la suite un immense miroir. Joana Hadjithomas et Khalil Joreige continuent de puiser dans l’histoire du Liban que ce soit en présentant des cartes postales de guerre reposant sur l’histoire fictive d’un photographe libanais, en affichant une série d’images d’objets réalisés par les détenus du camp de Khiam ou encore en exposant les affiches dégradées par le temps de gens morts au combat ou lors d’attentats qui ornent les murs et les panneaux dans les rues. L’intérêt est de suivre la disparition progressive de ces affiches photographies à quelques années d’intervalles.
Les deux artistes consacrent également tout une section à la conquête de l’espace par les libanais : The Lebanese Rocket Society. Par le biais d’installation vidéos, de montage photographiques ou de tirages sur plexiglas sculpté, ils tentent de retracer cette épopée aussi intrigante qu’intéressante. La suite de l’exposition perd malheureusement en intensité : Joana Hadjithomas et Khalil Joreige s’attardent sur les spams et les tentatives de fraude par paiement anticipé. Les différentes œuvres résonnent moins que les précédentes et ne fascinent plus autant. À noter également diverses installations vidéos tout du long de la visite comme Ismyrne qui met en scène la rencontre il y a 15 ans entre Joana Hadjithomas et la peintre Erek Adnan.
Toutes les informations pratiques sur le site officiel du Jeu de Paume.
Visuels © Joana Hadjithomas & Khalil Joreige. Galerie In Situ — fabienne leclerc