
Eté 1914, les derniers jours de l’ancien monde
Eté 1914, les derniers jours de l’ancien monde : c’est avec ce titre emphatique que la BNF nous offre jusqu’au 3 août une exposition solide pour marquer le centenaire de celle qu’on surnomme encore aujourd’hui la Grande Guerre.
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Pourquoi la guerre ? C’est cette question lancinante que martèle l’exposition, non par pacifisme, mais au nom d’une vraie compréhension du conflit qui bouleversa l’Europe et la fit en quelque sorte entrer violemment dans le XXe siècle.
Au milieu des paroles, témoignages et de la reconstitution d’un univers visuel et sonore, l’exposition égraine savamment actions et réactions, dans un va et vient permanent entre le général et le particulier. Elle nous donne alors à voir à la fois les forces profondes à l’œuvre dans les sociétés européennes à la veille de 1914, et les trajets singuliers de ceux qui ont soit mené, soit vécus et ainsi fait vivre la guerre : chefs d’Etat, diplomates, soldats, intellectuels, artistes…
La véritable interrogation qui sous-tend cette exposition, c’est bien ainsi la nature de l’évènement : qu’est-il ? Quand, comment advient-il ? Dans le ciel bleu du bel été 1914, sous le soleil qui écrase les moissonneurs ou réjouit les vacanciers de la Riviera, où pressent-on la catastrophe ? Une belle réflexion sur le calme qui précède toutes les tempêtes : peut-être n’attend-on jamais vraiment la guerre.
Visuel : 2 août 1914, mobilisation : la foule lisant les affiches. Photographie Agence Rol
BnF, dpt des Estampes et de la photographie
Thibault Montbazet