
“Des hommes, des mondes”, l’expo archipel du Collège des Bernardins
Le Collège des Bernardins réinvestit une nouvelle fois sa Nef et sa Sacristie pour une exposition rassemblant dix-sept artistes dont certains ont produit des oeuvres pour l’exposition.
[rating=3]
La volonté du commissaire Alain Berland est d’offrir de la “dynamique”, ici la circulation s’impose d’un bout à l’autre du lieu en passant par l’extérieur où une fresque dans l’alphabet de Villeglé vous accueille. A l’intérieur, on rencontre des oeuvres qui toutes parlent de la relation entre le local et le mondial. Les petits podiums ronds de Djamel Kokene Dorléans aux lettres venues de Broadway, sur lesquels on voit danser une performeuse, geindre une peau de mouton tachée ou voir grandir une forêt résonnent avec les poupées vaudou, mais en cristal, ornées d’objet du quotidien de Pascale Marthine Tayou, tout comme l’accumulation d’un nain et d’un totem de Matthew Darbyshire.
Tout ici vient décloisonner et surprendre, dans un geste qui navigue entre ethnologie et performance. Il faut s’approcher, et parfois même toucher (en tout cas s’asseoir) pour comprendre la grande illusion des tapis numériques de Archaf Touloub.
Après L’arbre de vie, le Collège des Bernardins continue d’explorer avec intelligence la notion de globalité, sans jugement ni prosélytisme. Femmes, hommes, français, étrangers, toutes générations confondues, les dix-sept artistes prouvent tous par leur production que la relation de l’intime au général est une question éternelle.
Romain Bernini, Bientôt un pouvoir / Franck Scurti, Snake Skin Map III