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Adolfo Wildt, redécouverte monumentale d’un grand sculpteur symboliste italien à l’Orangerie

Adolfo Wildt, redécouverte monumentale d’un grand sculpteur symboliste italien à l’Orangerie

29 May 2015 | PAR Yaël Hirsch

Raffiné, cultivé, torturé, Adolfo Wildt (1868-1931) a connu des heures de gloire  avant d’être un peu oublié. C’est notamment lui qui a sculpté le fameux buste du Duce qui ornait la Casa del Fascio à Milan de 1923 à 1945 et a créé un grand buste du pape des années 1930, Pie XI. En partenariat avec la Fondazione Cassa dei Risparmi de Forli et de la ville de Forli, l’Orangerie expose des pièces monumentales de ce “dernier des symbolistes” hanté par la foi et les formes.

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Massives, blanches et néanmoins torturées, les sculptures monumentales de Adolfo Wildt créent à la foi une sorte d’effroi et de respect. Elles oscillent entre un néo-classicisme un peu grandiloquent et un maniérisme art nouveau de motifs décoratifs dans leur matière. Mais surtout, elle portent la trace de nombreux fantômes. Symboliste un peu après l’heure, ayant connu son heure de gloire en pleine acension du fascisme (il a été exposé à la biennale de Venise en 1921, 1924 et 1926), Adoldo Wildt avait été un peu oublié. Et pourtant, il a été le maître adoré et respecté de très grands artistes d’après-guerre comme Lucio Fontana, Fausto Melotti et Luigi Broggini.

L’exposition de l’Orangerie ne cache pas le contexte historique mais propose de se pencher sur l’évolution d’un homme qui a commencé à sculpter à 11 ans, qui a choisi des thèmes souvent classiques, mais qui, sous couvert de mythes, a souvent projeté ses doutes et ses errance. Expressionniste autant que symboliste, sa sculpture fait la jonction entre Rodin et Brancusi et est marqué par ses soubresauts et ses peurs. Seules les figures de mère semblent échapper au tourment et rendre au marbre blanc sa placidité laiteuse et sa régularité épaisse.

On aime ou on déteste cet artiste imposant, il faut en tout cas s’y confronter avant la fin de cette exposition exceptionnelle.

visuels :

Adolfo Wildt, Homme du temps passé, 1913, marbre, 100 x 75 x 63 cm, Collection privée ©Archivio Franco Maria Ricci).

Adolfo Wildt, L’Oreille (L’Orecchio), 1918-1919, Marbre, 25,5 x 17 x 19,3 cm, Courtesy Galleria Daniela Balzaretti, Milano © Photo Courtesy Galleria Daniela Balzaretti

Adolfo Wildt, Mère, dite aussi Mère Ravera (Madre ; Madre Ravera), 1929, Marbre sur base en bronze, H. 48 ; L. 49 ; P. 18 cm, Courtesy Galleria Gomiero Padova-Milano © Photo : Marzio De Santis

Infos pratiques

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Bastien Stisi
Journaliste musique. Contact : [email protected] / www.twitter.com/BastienStisi

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