
“Lanceurs d’alertes” : Assange, information, performance et paranoïa ouvrent la saison nouvelle de la Gaïté Lyrique
Mercredi 11 janvier le nouveau directeur de la Gaïté Lyrique, Marc Dondey, a accueilli la presse et le grand public pour le vernissage de la première exposition-cycle du programme qu’il a conçu pour le haut lieu de la culture numérique (voir notre dossier). Avec une série d’installations et des événements concoctés par des artistes et collectifs internationaux le cycle “lanceurs d’alerte”, pose, jusqu’au 29 janvier, la question du rôle de ceux qui rendent les informations les plus privées très publiques.
Lors de la conférence de presse du matin, Marc Dondey explique que commencer sa programmation par un focus sur les “lancers d’alertes” (whistleblowers en anglais), n’est en aucun cas une hagiographie mais bien une invitation à réfléchir par l’art aux questions clés de l’information, du libre-arbitre et de la démocratie. Au sous-sol de la Gaïté Lyrique, plusieurs installations accueillant le visiteur dans une univers à la fois joueur, paranoïaque et global. Tandis que les boîtes noires et le texte affiché par l’installation de l’artiste grecque Danae Stratou posent la question de la menace que peut poser l’information, la performance hip-hop et visuelles du collectif (La) Horde éblouit par la beauté de la promenade internationale qu’il propose.
Le bureau-refuge à l’ambassade de Londres du plus célèbre des lanceurs d’alerte, Julian Assange, est reproduit au cœur de l’exposition par le collectif !mediengruppe bitnik qui propose également une performance de “mail art” suivant un courrier adressé (à l’ancienne) au de Wikileaks et spotté par la géolocalisation. Enfin, avec ses téléphones rouges, le dispositif Call-A-Spy du collectif Peng, réactualise en version VPN le climat de la guerre froide! Une performance du collectif, “Call-A-Spy show“, aura lieu lors du cycle d’événements live organisés par la Gaîté lyrique autour du thème des lanceurs d’alertes la semaine du 26 janvier 2017, avec notamment la présence du collectif américain culte, les Yes Men, des performances de Valérie Cordy et, ainsi que la Nuit des lanceuses d’alertes, le 28 janvier.
Résolument contemporain, Lanceurs d’alertes fait appel à l’art et à la performance pour nous faire réfléchir à la manière dont la raison d’Etat est remis en cause par nos sociétés et signe au sceau numérique de la continuité la première série très pointue imaginée par Marc Dondet pour marquer sa prise en charge de la programmation du lieu. Un cycle à suivre en connaisseur ou avec les sous-titres.
visuel : “Call-A-Spy Show” © Pjotr Kampnagel et YH